5 Juin 2020
Elodie et moi, nous voilà dans la salle disco. Changement de décor, changement de musique. Radical.
You're just too good to be true/Can't take my eyes off of you/You'd be like heaven to touch/I wanna hold you so much/At long last love has arrived/And I thank God I'm alive/You're just too good to be true/Can't take my eyes off of you…
Vas y Gloria, fais nous rêver, toujours et encore… Là, pour le coup, impossible de ne pas se ruer sur la piste de danse, il faut vraiment être mec hétéro pour se faire violence à ce point, pour résister à l’ensorcellement que cette musique opère sur nos jambes, ôtées à notre contrôle et transformées en prolongement de cette rythmique insoutenable dans son genre, comme le sourire d’un beau garçon l’est dans un autre registre. Quoique, à bien réfléchir, entre une musique entraînante, un parfum troublant, un sourire charmant, tout est question d’émotion, de sensualité, d’emportement, d’étourdissement de la raison ; c’est l’instinct, le plaisir qui prend le dessus sur la discernement, qui nous fait perdre le contrôle et nous enivre d’une chaude douceur à qui on a envie de s’abandonner, de se laisser emporter vers l’inconnu.
Certes, comme on pouvait s’y attendre, la moyenne d’âge dans cette salle apparaît légèrement supérieure à celle de la salle techno, mais on y retrouve quand même de beaux mâles… postés au bord de la piste, le verre à la main…
Oui, on n’avait pas tout à fait franchi le sas de la salle disco, que la voix de Gloria nous rabattait vers la piste.
…you're just too good to be true/Can't take my eyes off of you/Pardon the way that I stare/There's nothing else to compare/The sight of you leaves me weak/There are no words left to speak/So if you feel like I feel/Please let me know that it's real/You're just too good to be true/Can't take my eyes off of you…
Gloria, as-tu connu un mec comme Jérém, un mec duquel on ne peut plus décoller les yeux, trop beau pour être réel ? Ou un mec comme ce type musclé au débardeur outrageusement blanc et tendu sur ses épaules et sur ses pecs qui dansait comme un Dieu sur la piste de danse de la salle techno ? Oui, on se comprend Gloria, you’re just too good to be true…
Putain, ce regard… je n’arrivais pas à me l’enlever de la tête… ses yeux, j’en étais comme aveuglé, étourdi… Ce regard m’avait tellement marqué que je n’arrivais même plus à penser à Jérémie… Jamais Jérém ne m’avait regardé ainsi. En général Jérém ne me regardait même pas. Il me permettait de l’approcher quand il en avait envie, il se rendait inaccessible le reste du temps. Quand je croisais son regard, c’était de la domination que je voyais, le plaisir de me voir soumis à tous ses caprices : ce n’était pas du désir, c’était de l’envie, l’envie de se faire soulager les couilles, de conforter la suprématie de sa virilité. Et son ego avec.
Le regard de ce mec était autre chose… jamais je n’avais croisé un regard semblable… on aurait dit que je lui plaisais et qu’il voulait un gros câlin, mais pas comme Jérém, un câlin qui pouvait être autre chose… dans un autre rapport de force, peut être plus équilibré, peut être plus doux… oh combien d’infos peuvent passer par le regard… en voulait-t-il donc ? avais-je une touche ? avec un mec si canon ? ça se voit autant que je suis pd ? se moquait-t-il de moi ? Et même si c’était le cas, même s’il voulait aller plus loin, comment faire ? Comment l’approcher sans me faire repérer par cette moitié du lycée qui était en boite ce soir là ? Comment m’adresser à lui ? Lui dire quoi ? Quels mots ? Je n’avais jamais dragué de ma vie… comment l’approcher alors qu’il était entouré de toutes ces nanas… il avait l’air si complice avec elles… et si bien… aller où ensuite… partir avec ? aller aux chiottes comme Jérém ? Autant de questions qui me tourmentaient l’esprit et qui n’avaient pas de réponse…
J’étais déçu de moi-même et frustré… une succession d’images dérangeantes commençaient à me saper le moral : l’idée de Jérém se faisait sucer par la blondasse de tout à l’heure ; la complicité avec Thibault ; tous ces trucs que ce dernier devait savoir de lui et que je connaîtrai sûrement jamais ; toute cette vie de Jérém qui m’échappait et que j’avais de plus en plus envie de découvrir ; cette phrase de Thibault : « tu sais, Jérém n’a pas toujours été heureux » qui tournait en boucle dans ma petite tête ; cette occasion manquée avec débardeur blanc ; l’idée de ne pas savoir lire dans le jeu de ce mec alors que lui il lisait apparemment en moi comme dans un livre ouvert ; l’idée de ne pas oser, de ne pas avoir le cran de soutenir son regard et aussi l’idée de ne pas oser faire ça à Jérém, comme si lui il se privait de son coté et comme si le fait de lui être fidèle représentait une quelconque valeur à ses yeux.
Pris dans le tourbillon de ces pensées, j’avais besoin de réconfort, et Gloria était là pour moi. La musique Disco, du réconfort sur vinyle…
Après un bridge à l’harmonie parfaite et au rythme sans pareil flairant bon les seventies, Gloria parachevait son message en ajoutant:
…I love you baby and if it's quite all right/I need you baby to warm the lonely nights/I love you baby, trust in me when I say/Oh pretty baby, don't bring me down I pray/Oh pretty baby, now that I've found you stay/And let me love you baby, let me love you…
Oui, la musique disco, du pansement pour l’esprit, un produit antidépresseur, comme le labrador. Et à ce titre, une compilation seventies autant qu’un labrador devraient rentrer dans le catalogue des produits remboursés de la sécurité sociale. Gloria terminait d’enfoncer le clou avant de laisser place à la voix savamment mélangée de Frida e Agnetha qui allaient nous parler de la reine de la danse… c’est ça le disco, du bonheur sur vinyle…
You can dance, you can jive/Having the time of your life/See that girl, watch that scene/Dig in the Dancing Queen
Emportés par ces standards musicaux, bercés par la beauté absolue de cette musique intemporelle, Elodie et moi avons dansé comme de petits fous pendant un très long moment. J’étais bien parti pour me laisser emporter par ce son envoûtant jusqu’au fond de la nuit, cédant aux sirènes enchanteresses des Staying Alive, Daddy Cool et autres Born to be alive, quand ma cousine décréta qu’il fallait revenir à la salle techno pour voir ce que foutaient les autres. J’acceptai de la suivre un peu à contrecoeur alors que les premières mesures de River of Babylon dévalaient dans la piste… putain cousine, comment partir dignement alors que cette chanson est jouée ? Ca frôle l’outrage…
Je la suis quand même et on passe le sas de la salle techno. Le contraste est saisissant : on quitte Boney M pour retrouver les oreilles agressées par une musique assourdissante et monotone. Quand on a goûté à du foie gras, manger des pâtes parait insipide. Bon, si le son était décevant, l’image était parfaitement en mesure d’occuper mon esprit tout entier. Premier fait remarquable : la disparition de débardeur blanc des écrans radar. Merde, j’avais espéré le retrouver… Le fait qu’il ne soit pas là est en même temps une déception et un réconfort… sa beauté me manque, mais le fait de savoir que j’oserai jamais l’approcher me frustrerait de façon insupportable. Son absence fait que mon esprit retrouve un état d’apaisement que je trouve reposant.
Hélas, je dois avoir un coté maso… car à peine mon esprit calmé, je cherche à l’exciter à nouveau en faisant un tour d’horizon bien ciblé dans le moindres recoins de la salle. Tiens tiens, les voilà les deux… Jérém et Thibault, ils sont en compagnie d’autres mecs de la meute, assis sur des fauteuils dans un coin un peu éloigné de la piste, en train de déconner. Jérém et Thibault toujours côte à côte. Quand je regarde Jérém avec Thibault, je le trouve souriant, déconneur, joueur, une attitude qui contraste farouchement avec celle dure et dominatrice qui est la sienne pendant nos séances de baise.
Et vas y que ça s’attrape par le cou, voilà que ça rigole, vas y que l’alcool libère les mœurs, voilà que le mec sur son 31 du début de soirée laisse place au garçon débraillé de nuit avancée qu’on imagine bien avoir des besoins bien précis dans son caleçon, une tension sexuelle inexprimée qui semble s’exprimer et se défouler au travers de cette complicité de males, une complicité socialement acceptée mais qui, pour l’esprit excité d’un Nico de 18 ans, a un parfum assez persistant de sexualité aux forts relents de testostérone…
Quand je vois cette complicité, mon esprit frustré de ne pouvoir la partager trouve un étrange consolation dans la fuite… mon esprit divague, divague, divague… Et quoi penser, quand on les voit ensemble en soirée, avec cette complicité insolente et ambiguë... Ah, que ça me fascine….cette proximité de ces p'tits mecs hétéros, ça en devient presque louche, ça laisse la porte ouverte à toutes les spéculation, ça laisse rêveur... Ca se la joue macho et hétéro pur jus, mais ça se fait des chatouilles, ça a des gestes l’un envers l’autre parfois plus tendres que virils… des trucs que jamais je n’oserai avec un mec, même avec mon meilleur pote, de peur de me faire traiter de pédé.
Ah, cette complicité des mecs hétéro, ça laisse souvent rêveur… Potes hétéro, ouais, mon œil… Surtout quand on a l’impression qu’il y a un truc un peu ambigu entre deux mecs, évidemment parfois ce n’est que le fruit de notre imagination, pas très objective, mais quand même des fois, on se dit : ces deux la, ils doivent avoir des pensées lubriques et sexuelles l’un envers l’autre, est-ce que ça leur est déjà arrivé de se branler en pensant a l’autre, se sont-ils vus à poil et qu’ont-il pensé ?
Jérémie et Thibault, choupinous en diable et totalement inséparables. En soirée ou sur un terrain de rugby, on ne peut pas croiser l’un sans l’autre et leur complicité est vraiment touchante. Apres, sont-ils plus que potes, l’un éprouve-t-il quelque chose pour l’autre… peut-être que l'un des deux en pince pour l'autre et qu'il n'ose pas lui dire... qui ferait le mec et qui goûterait à la virilité de l'autre... des potes hétéros qui franchissent enfin le pas, qu'est que c'est beau cette image... C'est beau à en chialer, n’est-ce pas ???? On peut tout imaginer, non?
Comme le disait Henri Tachan : « entre l’amour et l’amitié, il n’y a qu’un lit de différence».
... deux chemises ouvertes... des abdos, des pectoraux qui se frôlent, des lèvres qui se touchent, des langues qui se mélangent... Humm…. doucement, très sensuellement, insoutenablement érotique et sensuel…… les pantalons ont volé, avec les sous vêtements; les queues se rencontrent... Hummmmm... une main approche les deux sexes et les enserre dans la même étreinte... la main commence des mouvements de va et vient, les deux garçons frissonnent au même temps... c'est la main de Jérém? celle de Thibault? Ou alors branle réciproque, debout, les yeux dans les yeux, brûlants de désir... les glands s'excitent, la main continue ses allées venues... la jouissance monte... allez, faites vous jouir, il n'y a rien de mieux dans la vie, faire jouir un beau gosse!
Un premier jet jaillit allant s'abattre sur le relief des pectoraux de Jérém... c'est la semence à qui? Un autre jet part, c'est l'autre queue qui crache, et ça continue ainsi, un jet après l'autre, jusqu'à que les deux garçons se sont vidés de leur semence, jusqu'à que la pression dans leurs couilles soit relâchée, jusqu'à que deux beaux torses soient complètement trempés... les langues ne se sont pas séparées et les torses se rapprochent à nouveau, mélangent les jus des deux petits mâles. Et puis, c'est inévitable... un des deux garçons se penche pour lécher le torse de l'autre et goûter à ce magnifique cadeau viril... les rôles s'inverseront un peu plus tard... les queues seront à nouveau excitées à ne pas en tenir... cette histoire se finira avec un magnifique 69, qui se finirait, lui, avec chacun remplissant la bouche de l’autre et un baiser ou ils se mélangeraient leur jus… Et pourquoi pas une belle sodomie? Je ne sais pas qui je préférais dans un rôle ou l’autre... mais je les imagine assez aisément inverser les rôles, jouir l'un dans l'autre à tour de rôle... Je les imagine, l’un comme l’autre a genoux entre les cuisses de l’autre, la bouche pleine de sa queue, le mec qui se fait sucer tenant fermement la tête du suceur et lui imposant le rythme de la pipe, s’enfonçant jusqu'à la garde, le sucé gémissant « putain c’est boooon »….. et puis je les imagine après avoir fait l'amour, vidés, repus, après des ébats torrides, s’abandonner enfin dans les bras l'un de l'autre, la queue encore luisante de sperme.
Avant de s'endormir, dans le noir, les caresses seront douces et sensuelles. Le matin se lèvera à travers les baies vitrées de la porte fenêtre de la chambre de Jérémie, projetant ses rayons lumineux sur un grand lit où deux garçons dorment toujours, l'un enlaçant l'autre dans le creux de ses bras, le visage enfoui dans ses cheveux.
Oui, à défaut de baiser avec eux, les voir baiser ensemble, ça peut le faire aussi !!!!! Et on peut toujours rêver, rêver, rêver...
Ah, ces deux jeunes loups si proches, si pleins de charme et de jeunesse… aurai-je un jour le privilège de satisfaire leurs envies de jeunes mâles, comme Jérém avais semblé l’envisager pendant l’un de nos ébats ? Je ne pouvais pas encore le savoir, au moment où j'ai croisé Thibault.
Eh oui, il y a plusieurs types de mecs, et ce soir là j'en avais eu sous les yeux deux espèces bien différentes: d'abord le « Jérémie », le p’tit con label rouge, AOC, la tête à claques dont l'arrogance et l'abus dans l'utilisation de ses atouts sont la clef de voûte d'un charme dévastateur; ensuite le « Thibault », des mecs dont le charme est beaucoup plus discret, situé à l’opposé des premiers, des mecs qui sont si mignons, que ce soit dans l’inconscience de leur charme, ou bien dans la sous estime de leur pouvoir de séduction: deux attitudes contraires, deux chemins qui mènent enfin au même endroit, à un charme à damner non seulement un Saint, mais carrément un Dieu (grec de préférence).
Le pire avec lui, c'est qu'il était beau, incontestablement beau, mais on avait l'impression qu'il ne s'en rendait pas du tout compte !!! Contrairement a ces p'tits cons qui se la pétent et se la jouent parce qu'ils savent qu'ils sont sexy (c'est d'ailleurs une des raisons qui font qu’ils m’excitent), lui il avait vraiment l’air de ne pas être du tout conscient de ça... il était juste beau et ne se rendait pas compte de comment il affolait les nanas et certainement pas mal de mecs... il était là, posé, bien dans ses baskets, juste craquant.
Oui, Jérémie et Thibault, c'était si beau de les voir évoluer ensemble, avec cette complicité de jeunes loups appartenant à la même meute, presque issus de la même portée, si inséparables... c'est d'autant plus frappant et plus étonnant de penser qu'un jour ils seraient fâchés et leurs existences séparées à jamais... Mais à ce point de l'histoire ils sont toujours les meilleurs copains du monde et les voir ensemble donne à ce jeune homme curieux et surexcité que j'étais des idées lubriques spectaculaires...
Regarder Thibault et Jérém, surtout Jérém me fait oublier tout le reste. Oublier le débardeur blanc. Et la frustration. C’est fou comme la vision de Jérémie a le pouvoir d’apaiser mon esprit et de le transporter ailleurs, de me faire oublier mon quotidien et de me faire planer.
Ma cousine me propose de prendre un dernier verre avant de partir. Je lui dis de commander pour moi pendant que je vais faire un tour aux toilettes. Je contourne de la piste et je m’engouffre dans le petit couloir qui mène aux chiottes. Plus je m’approche, moins ça sent bon… Je pousse la porte sur laquelle est marqué « Hommes » et je me retrouve devant un alignement de portes de cabinets. Je continue sur ma gauche, direction le coin des urinoirs muraux, situé dans un recoin un peu reculé.
Aucun bruit dans la pièce, sauf quelques sifflement de trop plein à l’étanchéité approximative, alors je m’étais imaginé être seul au monde. Au point d’oser un truc qui me rebuté dès que quelqu’un d’autre est là : faire pipi aux urinoirs. Ma surprise fut plutôt de taille quand, une fois arrivé devant l’alignement des urinoirs, je remarquai que quelqu’un d’autre était en train de se soulager. Je sentis mon cœur bondir dans ma poitrine et pousser sur le coton de mon t-shirt. Putain, je ne pouvais pas croire à mes yeux…
Débardeur blanc. Himself. Je suis dérouté, j’ai envie de faire demi tour, de disparaître avant qu’il ne me voie. Mes jambes n’obéissent plus à ma volonté, par ailleurs absente, et le temps que je trouve la force de me faire violence pour partir, le mec s’est retourné et a capté ma présence. Putain qu’est ce qu’il est beau, un petit regard malicieux et coquin, un petit piercing à l’arcade surcilliaire… et ce débardeur blanc à hurler… ouf, à provoquer une crise cardiaque… d’ailleurs j’avais l’impression d’en vivre une tellement je sentais mon cœur s’emballer…
Putain, il m’a attrapé du regard, il ne me lâche plus, il a un truc tellement magnétique dans ses yeux, je ne peux plus m’en détacher… can’t take my eyes out of you…
Et il sourit. Ahhhhhh, ce sourire. Cette arme redoutable. Ce concentré de séduction qui ferait capituler n’importe qui, qui ferait fondre un mur en béton armé.
Toujours face à l’urinoir, à deux mètres de moi, je le vois reculer à peine et tourner son bassin dans ma direction. Avant de croiser son regard, avant d’envisager ma fuite ratée, je m’étais approché d’un autre urinoir, mais j’étais tellement ensorcelé par ce regard que je n’avais pas eu le réflexe de défaire ma ceinture. Putain de mec… sa queue était là devant moi, droite, plutôt bien foutue, jolie et circoncise…dans un début de prise de forme plutôt prometteur…
Débardeur : T’as envie ?
Moi : Je ne sais pas …
Déb : T’as envie ou pas… ?
Moi : Si j’ai envie, mais…
Déb : Tu suces ou tu te fais sucer… ?
Moi : Je suce plutôt…
Déb : On va là… - suggère-t-il en indiquant la porte d’un cabinet…
Moi : Je ne peux pas mec, je suis attendu…
Déb : Moi aussi je suis attendu, on va faire vite…
Je regardais sa queue dans sa main, je la trouvais vraiment belle et invitante.
Moi : J’ai trop envie mais je ne peux pas…
Déb : allez, rentre dans une cabine…
Moi : en plus c’est tout ce que j’aime…
Déb : Alors on y va, cinq minutes…
Putain qu’il me faisait envie ce mec… J’étais à deux doigts de craquer.
Moi : Tu as une capote ?
Déb : Non, mais c’est que de la suce…
Ouais, que de la suce… toujours la peur dans le ventre… sucer un inconnu sans capote… pourtant, putain de putain qu’est ce qu’il me faisait envie… plus les secondes passaient, plus je sentais mes jambes flageoler… j’avais peur, peur de quoi… je ne sais pas… mais je me sentais pas rassuré…
Moi : désolé mec, désolé…
Je pris mes jambes au cou et je sortis presque en courant des toilettes…
Sans m’être soulagé, je me précipitai vers ma cousine. Elle n’avait pas bougé de place, elle discutait avec Benjamin et sa copine. Quant à Jérém et sa clique, disparus, envolés : les places où ils étaient assis cinq minutes plus tard étaient vides.
Plus de débardeur blanc, que je fuyais, plus de Jérém, plus de Thibault, la salle était sans intérêt à mes yeux. Et la techno me tape sur les nerfs à la longue ! Quand je suis énervé ou angoissé, me fait d’la bonne musique ! Sans attendre plus longtemps et sans autre forme de procès, me forçant à afficher une attitude joyeuse et taquine capable d’empêcher toute objection éventuelle de sa part, je l’entraînai à nouveau sur la piste de la salle disco ; choix heureux, car à notre arrivée, nous nous retrouvâmes à danser sur les basses puissantes et entraînantes de Gimme ! Gimme ! Gimme !… a man after midnight dont l’intro rythmique, reconnaissable entre mille, s’annonçait dans la puissance des enceintes, faisant vibrer toutes les fibres de mon corps. Pouvoir de la musique d’adoucir les mœurs, pouvoir de la danse de libérer les tensions, de défouler la frustration, de vider l’esprit.
Frustré et nerveux, j’étonnai ma cousine quant à ma descente vis-à-vis de la bière qu’elle m’avait commandée, moi qui ne boit jamais plus d'une bière et ne tiens pas l'alcool. Les basses de la musique disco qui pulsait inlassablement des enceintes me faisaient vibrer et m’étourdissaient, l'alcool me détendait. La nuit avançait à grand pas, il serait bientôt temps de partir. La copine qui était seule à l’arrivée était partie depuis belle lurette avec le mec de tout à l’heure ; Benjamin et sa copine nous attendaient au bord de la piste. Fatigués, les jambes fauchées, dégoulinants de sueur, le nez saturé de la fumée de cigarette, nous décidâmes de les rejoindre pour un dernier tour dans les autres salles du KL juste avant de partir. Il était plus de trois heures et la boite ne désemplissait pas : la foule était toujours aussi dense qu’à notre arrivée, voir davantage… ah, la folle nuit toulousaine, avec ses troupeaux de mâles de l’espèce Homo rugbys aux muscles si saillants déambulant en mode chasseur, éméchés par l’alcool et aux besoins sexuels si évidents en cette fin de soirée…
Je me faisais ce genre de réflexions, j’admirais la plastique de dingue de quelque jeune spécimen quand je sentis une main m'attraper par l'épaule…
Salut…
Putain de sourire à tomber. C'était lui. Je m’étais arrêté, sans prêter attention au fait que ma bande avait continué à filer, insouciant de les perdre et de passer le reste de la nuit à les chercher… Je m’étais arrête, le cœur prenant une accélération soudaine, sentant mes jambes défaillir, les yeux rivés sur ce t-shirt noir moulant, sur sa chaînette posée dessus, presque une déclaration criante de virilité, hypnotisé par ce brassard tatoué, par sa coupe de cheveux de jeune loup sexy… putain de Jérém, il était passé chez le coiffeur… qu’est ce que c’est sexy un beau mec aux cheveux courts… et quand je me rends compte qu’il sont plus courts que la veille car entre temps il est passé sous les ciseaux du coiffeur, eh bien, ça me fait un effet dingue. Putain, l’alcool aidant et désinhibant ma volonté, je me surprends à me dire que j’ai une envie folle de me coller contre lui, de l’embrasser et de lui caresser ces putain de cheveux bruns, de le serrer dans mes bras… avec un sourire encore plus appuyé et charmeur, un sourire puisant sa force dans le désir que mes yeux devaient trahir à cet instant encore plus qu’à l’ordinaire, il me coupa net dans mes fantaisies…
Tu sors en boite maintenant ?
Ça m'arrive, oui…
Je ne t'y ai jamais vu…
Je ne suis jamais venu ici, c'est ma cousine qui m'y a amené…
Mes mots sortaient tout seuls, comme propulsés par l’état second dans lequel les séquelles de mes beuveries inaccoutumées m’avaient mis.
Je vais rentrer… - m’annonça-t-il - tu veux que je te ramène ?
T’es pas avec tes potes ?
Si, mais eux ils vont rester…
Sans mentionner ni même penser au fait que j’étais en voiture avec Elodie, je m’entendis oser d’un ton excessivement désinvolte:
Ouais, si la course fait étape dans ta chambre…
Naaan, pas ce soir, mon frère dort à l'apart…
Dommage…
Il sourit d’un air tellement coquin que j’eus envie de le frapper. Un quart d'heure plus tard, après avoir envoyé un sms à Elodie pour lui dire que je rentrais par mes propres moyens, la voiture de Jérém garée à 100 mètres de la maison de mes parents, je payais ma course en me penchant sur sa braguette bien rebondie ; je défaisais les boutons un à un, impatient de sortir sa poutre raide du boxer où elle dépassait déjà ; je me penchais sur son entre jambe, sur ce sexe qu’une bouche de nana avait déjà fait jouir un peu plus tôt dans la soirée… sa queue avait goût de sperme mélangé à une léger relent d'urine, du vrai bonheur, quoi…
Quelques instant plus tard je soldais le restant du de la note pour mon rapatriement en voiture en avalant goulûment les giclées que sa queue envoyait au fond de mon palais.
Voilà comment je me suis trouvé dans la caisse de Jérémie à 4 heures du mat en train de sucer sa queue.
J'avais trouvé cette expérience dans la voiture particulièrement excitante.
Quand il eut estimé que ma langue avait assez ouvré sur sa queue, il entreprit de se contorsionner sur son siège pour remonter le boxer et le pantalon, reboutonner la braguette et agrafer sa ceinture, la cigarette toujours pincée entre ses lèvres. Le voilà à nouveau tranquillement assis, le coude appuyé à la vitre, affalé sur le siège, l’autre bras abandonné au long de son corps, le cou nonchalamment incliné, la nuque lourdement posée sur l’appuie tête, l’ensemble décrivant cet état typique du mec en fin de soirée, un mec qui est fatigué, un mec qui a pas mal bu et qui a enfin joui : il est détendu, sa volonté dans un état d’abandon presque total, la cigarette est sa dernière amie de la soirée, avant que le contact avec ses draps lui offre le refuge ultime. En attendant, il est là, et moi à côté de lui, il finit de fumer sa cigarette, ses inspiration sont comme ralenties, son esprit comme parti ailleurs.
La dernière taffe tirée sur ce qui restait de sa cigarette, il balança nonchalamment le mégot par l’ouverture de la vitre.
Faudrait y aller mec, je vais rentrer…
Jérém tournait la clef sur le contact quand je m’entendis lui lancer :
Dis-moi, Jérém, pourquoi Guillaume ?
Quoi Guillaume…
Ton cousin…
On fait des conneries quand on a bu… il aurait pas fallu…
Je le regardais fixement, l’alcool agissant toujours sur ma pudeur.
Quoi – fit-t-il – j’étais saoul, il était saoul...
Il n'était pas sou, ce n'était qu'une ruse, et tu t’es bien fait avoir, mon mignon - je brûlais de lui jeter à la figure, mon sens profond de solidarité entre salopes m'empêchant de vendre la mèche.
Tu l’as laissé faire…
Tais toi, ça te regarde pas…
Pourquoi tu m’as appelé ? Tu n’aurais pas pu le baiser sans m’imposer ça ?
Bah, je ne sais trop quoi te dire, j’étais bourré, je n’ai pas réfléchi…
Tu vas le revoir ? Le baiser encore ?
L’alcool moins que la jalousie enchaînait mes mots.
J’ai pas de comptes à te rendre, mec… c’est notre deal…
Mouais, je pensai dans ma tête, un deal dont tu as écrit toutes les clauses que tu changes d'ailleurs à ta guise et sans prévenir...
Vas y mec, je vais rentrer.
Merci pour la course…
Il ne répondit pas et je claquai la porte pendant qu’il démarrait le moteur. La voiture disparut rapidement au coin de la rue et je restai immobile sur le trottoir jusqu’à que le bruit du moteur se dissipe dans la nuit silencieuse. Ce petit en cas inattendu avec Jérém m'avait vraiment mis de bonne humeur. Ce moment que j’avais passé dans la voiture, cette gâterie sur sa queue qui dépassait juste de sa braguette, putain quel bonheur !
J’étais heureux et soulagé : apparemment mon baiser de la semaine dernière ne l’avait pas affecté plus que ça. J’étais toujours un coup envisageable à ses yeux. Une seule ombre au tableau… Ce putain de Guillaume. Jérém ne lâchait rien. Allait-t-il le revoir et coucher avec lui sans moi ? L’idée de le savoir au pieu avec son cousin m’excitait et me rendait fou de jalousie au même temps.
Je passai le dimanche à me branler en me repassant les images de Jérém prenant son pied dans le cul de Guillaume. Et Thibault… putain qu’il sentait bon en boite, ce beau gosse de Thibault…
Jérém, Thibault… Thibault, Jérém… deux mecs, deux potes, si différents, pourtant si proches…
It's so easy now, cos you got friends you can trust/Friends will be friends/When you're in need of love they give you care and attention/Friends will be friends/When you're through with life and all hope is lost/Hold out your hand cos friends will be friends right till the end.
Voilà, c’est fini pour cette année… avant de commencer 2014 avec d’autres moments coquins entre nos deux futurs bacheliers, avant d’assister à des évolutions assez spectaculaires dans leur relation, voici mes meilleurs vœux pour que l’année 2015 soit un cru d’exception pour vous tous. Merci de votre soutien et de votre fidélité. Un seul souhait pour la nouvelle année, le même avec lequel Florence Foresti termine son dernier spectacle… « Tachez de tomber amoureux ».