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Jérém&Nico et d'autres histoires

49.3&4&5 Match at après match (version HDS)

Le match

 

Je ferme les yeux pour mieux apprécier la caresse de cette langue, me demandant jusqu’où elle va aller… je sens le passage lent et humide arriver entre mes omoplates… mes sensations en sont alors démultipliées… je perds le contrôle… je savoure ce moment de lévitation de mon esprit, tout en profitant également de la chaleur de ses mains qui prennent appui et se déplacent sur mon dos, sur mes flancs, sur mes épaules pour supporter la logistique du merveilleux voyage de sa langue le long de ma colonne…

Et lorsque sa langue commence à remonter mon cou jusqu’à effleurer la région sacrée de la base de ma nuque… là j’ai l’impression que toute ma peau est en train de s’embraser…

C’est à ce moment-là qu’une nouvelle puissante sensation vient à moi… alors que mon corps est tout concentré sur le plaisir sensuel de ce contact à la base de ma nuque, mon bobrun vient en moi… son gland s’insinue lentement, il glisse tout doucement, jusqu’à ce que ses couilles se posent contre mes fesses…

 

24 heures plus tôt…

 

Après cette bonne baise avec mon bobrun au retour de mon séjour londonien, j’aurais pu être le garçon le plus heureux de cette planète.

Hélas, il avait fallu que je la ramène et que je lui balance que j’allais être autour de la pelouse lors du match de finale du lendemain.

« Je viendrais vous voir » j’avais lâché, alors qu’il me précédait en descendant les escaliers de l’immeuble rue de la Colombette, pressé de retourner à son taf, à la terrasse de la rue de Metz.

C’est le « vous » qui avait dû le piquer dans le vif… ce vous que j’avais lâché sans arrière-pensée mais qui à ses oreilles devait sonner « toi et Thibault »…

Car ça avait bien été Thibault le sujet de notre dispute, juste avant que l’attraction de nos corps ait provisoirement mais irrésistiblement raison de nos différends…

Thibault qui, au dire de Jérém, lui avait fait des réflexions sur ce qui se passait entre nous…

Celle-là, vraiment je ne l’avais pas vu venir… j’imagine mal Thibault, cet adorable garçon, aller voir son pote pour cafter sur des trucs que j’aurais pu lui dire…

Mais qu’est-ce qu’il avait bien pu lui dire ? Pas moyen d’en savoir plus de la bouche de Jérém…

Et pourquoi donc il aurait fait ça ? Dans quel contexte, sous quelle forme ? Est-ce que Thibault s’était trahi par mégarde ? A cause d’une bière de trop ? Ou bien à cause d’une tentative maladroite de retrouver une complicité avec son pote ?

Par ailleurs, il se pourrait aussi tout simplement que mon Jérém ait tellement la trouille que son pote soit au courant, qu’il finit par devenir parano… au point de me pourrir juste parce que j’ai eu l’audace d’utiliser un « vous » qui pourrait lui sembler suspect…

Bref, il avait fallu que je balance un « vous » de trop, pour que Jérém me mette plus bas que terre, en me balançant méchamment que je n’étais pour lui qu’une somme de trous pour faire jouir sa queue… rien de plus…

Après cet affrontement avec mon bobrun, j’aurais pu passer le samedi soir et le dimanche à pleurer dans ma chambre… et devenir soudainement le garçon le plus malheureux de la ville rose…

Heureusement, faute d’avoir de bons amis, j’ai une bonne cousine. Après un samedi soir passé en sa compagnie, la perspective d’aller au match du lendemain en sa compagnie me donne chaud au cœur.

Ce soir-là, j’aurais pu tarder à trouver le sommeil ou même sangloter sur mon oreiller… grâce à elle, je m’endors confiant et apaisé.        

 

Dernier match de la saison de rugby, à cette occasion une foule impressionnante s’est amassée derrière la rambarde faisant le tour du terrain.

Elodie se pointe affublée de ses grosses lunettes de soleil et accompagnée d’une copine inconnue et qui n’était pas prévue au tableau.

« C’est au cas que tu me fasses faux bon… si jamais après le match tu croises un bobrun… » elle me chuchote à l’oreille en me claquant la bise.

Aurèlie, la copine d’Elodie est du genre bavard. Plus encore qu’Elodie. Ça donne une idée du cas…

Les équipes rentrent sur le terrain… le voilà mon bobrun dans son maillot vert et blanc, ailier, numéro 11… son pote Thibault, demi de mêlée, numéro 9… Julien, petit format brun très bien proportionné, demi d’ouverture, numéro 10…

Ce sont les trois bogoss de l’équipe de Toulouse… il y en a d’autres aussi qui sont pas mal… mais ces trois-là… putain… cette brochette de beaux mâles dans toute leur puissance… un podium… mon Jérém sur la plus haute marche… Thibault et Julien exæquo sur une marche tout juste en dessous…

Car, à bien regarder, Thibault et Julien ne sont pas moins bogosses que Jérém… le fait est que Jérém… c’est MON Jérém… le gars avec qui je couche et avec qui je prends un pied de fou… et ça, ça vaut bien une demi marche de plus sur mon podium personnel…

Dans l’équipe de Colomiers, toute de rouge vêtue, il y a également de beaux spécimens… ça doit être le numéro qui fait ça… le numéro 11 chez eux, est aussi un brun bien foutu et grave sexy… je détaille les autres joueurs… franchement… il y a de quoi faire… quel sport béni ce rugby… capable de générer des bogoss en veut-tu en voilà… de les réunir sur un terrain de sport et dans un vestiaire… et d’attirer autour d’eux, aux abords du terrain, d’autres bogoss venus avec ou sans copine, mais le plus souvent entre potes, pour vibrer avec eux dans la compétition…

Voilà à mon sens le véritable et plus profond sens du rugby et du sport plus en général… non pas la célébration d’exploits… mais la sublimation de la jeunesse, de la puissance, de la beauté…

« Ce gars est vraiment canon… » fait Aurèlie en regardant les équipes rentrer sur le terrain « t’as vu ses muscles… ses épaules… ce cou… ce cul… ces mollets… tout respire la puissance chez ce type… t’imagine un peu ce que ça doit faire de se retrouver au lit avec mec pareil ? ».

« Oui oui… tu me diras de qui tu parles… car, perso, au moins la moitié des joueurs m’inspire ce genre de réflexions… sans compter une bonne dizaine de mecs autour du terrain… ».

« Mais le numéro 9 en vert et blanc… je ne sais pas comment il s’appelle… mais s’il venait à la maison… il serait dans mon lit avant qu’il ait eu le temps de m’annoncer son prénom… ».

AH… elle ne s’est pas trompée… le demi de mêlée de l’équipe de Jérém… le beau mécano… le charmant pompier… mon adorable Thibault…

« Je le kiffe à mort ! » elle s’exclame, visiblement émoustillée.

« Va savoir pourquoi… » je laisse échapper.

« Mais parce qu’il est canon… » elle se sent obligée de répondre, n’ayant pas capté le deuxième degré de mon commentaire.

« C’est étonnant que tu n’aies rien dit sur le numéro 11 de la même équipe… » je ne peux pas m’empêcher de lancer.

« Celui-là, je le connais… » fait-elle avec un sourire coquin.

« Tu le connais d’où ? » fait Elodie.

« Celui-là je l’ai pécho l’hiver dernier… un soir en boite… on a fini chez lui… il habite vers les allées Jean Jaurès »

« Salope ! » je suis tenté de balancer.

Réponse la plus appropriée, du moins de mon point de vue, mais au lieu de quoi :

« Rue de la Colombette ! » je laisse échapper.

« Tu le connais ? ».

T’avais qu’à te taire, Nico… tu viens de lui donner le bâton pour te battre.

« Oui, on baise ensemble comme des lapins depuis deux mois… ».

Réponse la plus appropriée, du moins de mon point de vue, mais au lieu de quoi :

« C’est mon camarade de classe… enfin, c’était… jusqu’au bac… ».

« En tout cas, je me suis bien amusée avec lui… vraiment un bon coup… » fait-elle, complètement décomplexée.

« Grosse salope ! ».

Réponse la plus appropriée, du moins de mon point de vue, mais au lieu de quoi, juste un silence indigné de ma part.

 « Ok, Aurèlie, ce n’est pas le seul mec que tu t’es tapé l’hiver dernier… » tente de calmer le jeu Elodie, en me voyant chauffer dans mon coin.

« Non… mais t’imagine même pas ce qu’il m’a fait ce mec… » elle insiste, la garce.

« Et toi, tu lui as fait quoi ? est-ce que tu l’as bien fait jouir ? tu t’y es bien prise ? tu l’as sucé comme un si bogoss le mérite ? ».

Réponse la plus appropriée, mais au lieu de quoi, Nico en ébullition dans son coin.

« Malheureusement, il n’a jamais voulu remettre ça… et c’est pas faute de lui avoir proposé… » elle continue.

Salope, la salope… oh, la saloooooopeeeeeeee… mais bon, je suis rassuré qu’une petite justice existe…

« Eh, oui, ce genre de bombasse n’est jamais le mec d’une seule femme… » fait Elodie.

Ni d’une femme tout court ! je faillis laisser échapper

« Il a tellement le choix que lorsqu’il se fixera » continue la cousine « ce sera pour la bonne personne… un mec comme ça, ça se mérite… ».

Elodie me sourit. Merci Elodie.

Le match vient de commencer… je regarde mon bobrun évoluer sur le terrain… il n’arrête pas un seul instant de bouger, de courir, de marcher… il est souvent assez loin par rapport à ma position mais à un moment, à la faveur d’un déplacement de l’action, il approche tout doucement… il finit par passer si proche, bien qu’en mouvement permanent, que j’ai l’impression de sentir un relent de son deo…

Pendant un court instant, j’ai même l’impression de capter son regard, un regard pénétrant, intense mais indéchiffrable… est-ce qu’il m’a seulement vu ? Il a l’air tellement happé par le jeu…

Je le regarde s’éloigner à nouveau… il s’arrête une vingtaine de mètres plus loin… il est planté au bord de la ligne de touche, les jambes légèrement écartées, le torse droit comme un « I », les mains plantées sur les hanches, ce qui fait ressortir toute la puissance de ses épaules, et tend le tissu du maillot sur ses pecs soulevés par la respiration accélérée… qu’est-ce que j’aime voir sa respiration sous l’effort…

Je me surprends à suive le match de façon plus attentive que le précédent, auquel j’ai assisté quelques semaines plus tôt, au tout début de nos révisions… compte tenu de l'enjeu que ce match représente, je ne peux m’empêcher de ressentir de l’empathie pour mon Jérém, pour Thibault et pour les autres petits mecs de l’équipe, les potes de Jérém… de me transformer en fervent supporter, bien que ma ferveur soit davantage inspirée par une histoire de sentiments que par un esprit sportif… un supporter qui ne connaît rien ou presque aux règles de ce jeu qui se déroule devant lui… bref… un supporter du dimanche, mais supporter quand même…

Après tout, est-ce finalement si important que ça, pourquoi on supporte ? Ce qui compte c’est la ferveur et l’enthousiasme !

Et en regardant attentivement mon bobrun, les pieds plantés dans la pelouse, pris dans le feu de l’action de jeu, je me rends compte que le bogoss est transfiguré…

Exit le petit con frimeur, le charmeur de chaque instant… là, c'est un tout autre Jérém que je découvre…

C’est un mec passionné et passionnant que je vois, un mec soudainement grandi par le sport et par la compétition, dégageant une puissance incroyable… un mec complètement happé par le jeu, par un but qui le prend aux tripes, un but pour lequel il est prêt à tout donner, physiquement, intellectuellement, humainement… tout son être est tendu vers ce but, peu importe l’effort qu’il demandera… il sait qu’il n’a pas le droit de décevoir… de décevoir ses potes, de se décevoir lui-même…

Il s’est arrête et il observe… son regard intensément fixé vers le cœur de l’action, comme une visée laser rivée sur le ballon… tous ses sens en alerte, l’attitude on ne peut plus sérieuse, concentrée, la musculature en action… tout en lui dégage la puissance, la passion, l’esprit de compétition, l’envie de gagner… tout son corps, son être, son âme aspirés par le jeu… on dirait un chien de chasse en phase d’arrêt, happé par le gibier qu’il est en train de pister…

Un très bel animal de chasse… le Jérém à poil court…

STANDARD DE LA RACE

Joueur de bonne taille, bien proportionné en taille et constitution, animal à poil court et brun, très brun, mignon d'une allure spectaculaire. Le poitrail est puissant et les épaules bien développées. Les reins et l’arrière-train sont plutôt musclés, avec des aplombs bien souples, lui autorisant à la fois une très bonne réactivité et une grande vitesse…

La queue est épaisse… bon, mais ça c’est un autre sujet…

En somme, un très bel animal à la musculature puissante, avec un physique développé pour et par la chasse au ballon ovale…

ATTITUDES

Attentif, vif et remuant, infatigable au jeu. Joueur réputé en raison de son très bon flair pour l’action de jeu, également très bon « joueur d’arrêt », en attendant que le gibier ovale sorte d’une mêlée… constamment à l’affut pour récupérer jusqu’à la plus imprévisible des passes ; c’est aussi un joueur rapide et… retriever… avec un fort instinct de rapport, capable d’amener le ballon ovale dans l’en-but avec un déplacement rapide et puissant…

« Nico !!!!!!! » j’entends ma cousine m’appeler avec insistance, sa voix partant dangereusement dans les aigus.

« Quo-quoi ??? » je fais, surpris, arraché de ma contemplation.

« Mon cousin, tu ne m’écoutes pas quand je parle… ».

« Si, je t’écoute… »

« Ca fait un quart d’heure que j’essaie de faire la conversation et tes seules réponses sont des « oui », « non » ou des « tu m’étonnes… tu le dis si je te fais chier… ».

« Désolé, ma cousine… » je me morfonds.

« Ah, j’ai bien fait de venir à ce match… quand je pense que je suis là juste pour t’accompagner… ».

« Et que c’est toi qui l’a proposé… » je me moque.

« J’aurai mieux fait de rester chez moi mater une rediff de Navarro… c’est un bonheur de sortir avec toi et Aurèlie… regarde-la, celle-là…en train de draguer à l’autre bout du terrain… ».

« Je la déteste… » j’aboie.

« On se demande bien pourquoi… » elle se moque à son tour.

« Merci de lui avoir cloué le bec… j’ai failli lui balancer ma chaussure à la tronche… ».

« T’avais qu’à ne pas faire ton keké… » elle me rétorque.

« Nympho… » je plaisante.

« Tu peux parler… fais gaffe à ne pas glisser… à force de baver en matant du bogoss… t’as fait une flaque devant des pieds… ».

« Connasse… ».

« Parfaitement ! ».

Pendant qu’on se tape la discute, Jérém reçoit le ballon… en une fraction de seconde il se tape un sprint spectaculaire, il s’élance à toute allure vers la ligne de but…

Le pas trotté, la cuisse musclée moulinant à toute puissance, les oreilles au vent, le regard de feu, la truffe en l’air à l’affut de la moindre occasion de jeu, toute la musculature tendue, dégageant une force et une détermination intenses…

Un joueur rouge tente de lui barrer le chemin, le bobrun le dégage avec son bras droit… il avance très vite, il zigzague avec un geste chargé à la fois de puissance et de souplesse pour éviter un deuxième columérin… mais il est stoppé net à quelques mètres à peine de la ligne de but par l’intervention de deux autres joueurs en rouge qui arrivent enfin à l’arrêter en le plaquant au sol…

« Son épaule ! » je laisse échapper, effrayé.

Par chance, le bobrun est tombé sur le ventre et les deux joueurs ne l’ont pas touché là où il pourrait avoir mal… je suis soulagé de le voir se relever presque instantanément, remonter le short qui avait légèrement glissé le long de ses hanches du fait de la vitesse combinée avec le contact avec le sol…

Une seconde plus tard, le regard noir de déception pour avoir foiré son essai, le bogoss arbore à nouveau cette attitude fière et puissante, torse droit, dos légèrement vers l’arrière, mains sur les hanches, épaules bien déployées, pecs saillants…

Le bogoss passe une main dans les cheveux pour les coiffer en arrière… geste inconscient de petit con au naturel…

« Naaaaan… mais t’as vu comment il est beau, comment il est fier et élégant dans son maillot ? Comment il est à fond dans le jeu… t’as vu cet air de tueur sexy et viril… ? ».

Le jeu vient de reprendre et Jérém vient de redémarrer… le bel animal roule à grande allure derrière son gibier en cuir… il le hume, il le suit depuis la ligne de touche sans le lâcher de son regard intense… la chasse au ballon est pour lui quelque chose d’instinctif, inscrit dans ses gènes, s’exprimant naturellement…

J’ai l’impression qu’à cet instant, rien d’autre n’existe à ses yeux, à part ce ballon en cuir… j’ai l’impression que le Pape pourrait être là… il s’en foutrait… même Wilkinson pourrait être là… il s’en foutrait aussi… sauf évidemment s’il était sur le terrain de jeu…

Tant de beautés s’offrent à ma vue, tant de petits détails m’apportent des émotions puissantes, des éclairs de sensualité pure… qu’est-ce que ce sport est érotique, faute parfois d’être élégant… un bras enserrant le ballon, faisant ressortir la musculature d’un biceps bien rond à peine coupé par la manche du maillot remontée par l’action… les arrières des cuisses sous les shorts des troisièmes lignes remontant lors de la poussée en mêlée…

Je regarde Thibault au milieu du terrain… un autre très bel animal de chasse… le Thibault à dos large…

STANDARD DE LA RACE

De taille un peu plus petite, animal à l'allure charpentée et robuste, également à poil court, mais plutôt châtain. Le cou, les épaules et le torse tout entier forment un ensemble à la fois très musclé et très harmonieux. Les reins et l’arrière-train sont puissants, avec des aplombs bien posés, lui permettant une très bonne stabilité en mêlée…

La queue… bah… là alors… mystère absolu…

Là aussi, un très bel animal à la musculature puissante, avec un physique développé pour et par la chasse au ballon ovale…

ATTITUDES

Intelligent et futé, réputé pour son discernement tactique, pour son agilité et sa vivacité. Il commande sur de nombreuses phases de jeu car il est face à l’action et il possède donc une très bonne vision globale. Il décide bien souvent de l'orientation du jeu.

Le toulousains sont les premiers à marquer des points… Jérém rate un premier essai, marque le suivant, le Julien petit format en marque un deuxième… à la fin de la première mi-temps, les mecs en rouge sont menées 15 à 10 par l’équipe de mon Jérém…

 

A la reprise, Jérém affiche un air triomphant qui le rend sexy en diable… le jeu redémarre… dès les premières passes, les joueurs en rouge semblent rebootés. Et c’est après quelques minutes à peine que Colomiers marque le deuxième drop du match…

Toulouse 15 Colomiers 13

Je regarde Jérém… son air triomphant a perdu de sa superbe… l’avantage s’amenuise…

Et ça ne va pas s’arranger lorsque, au milieu de la deuxième mi-temps, les banlieusards marquent un nouvel essai… eh, merde… la transformation rate… mais les toulousains perdent l’avantage…

Toulouse 15 Colomiers 18

Dans la tête de mon bobrun, ça commence à chauffer bien comme il faut… allez, il faut se ressaisir, il reste un bon quart d’heure de jeu… tout est encore possible…

Hélas, les espoirs s’amenuisent ultérieurement lorsque, à moins de dix minutes de la fin, les Toulousains se font sanctionner pour faute importante… le ballon est remis aux joueurs en rouge… troisième drop réussi pour Colomiers…

Toulouse 15 Colomiers 21

Jérém a l’air carrément défait… il n’est pas très loin de ma position et j’arrive clairement à voir sur son visage le désespoir de voir la victoire en train de lui filer entre les mains… tout dans son attitude respire désormais la déception, la frustration, l’impuissance, la rage…

J’essaie d’imaginer comment il doit se sentir… comment il doit se dire « si je n’avais pas raté le premier essai »… j’ai mal pour lui…

Le jeu reprend… nouvelle mêlée… centrifugeuse de joueurs lessivant des torses musclés autour d’un pauvre ballon ovale… et lorsque le hublot s’ouvre, lorsque le ballon en sort, c’est dans les mains de Thibault qu’il atterrit…

Le demi de mêlée se dégage très vite… en un éclair, son regard balaie l’espace dans toutes les directions à la recherche de ses coéquipiers… je devine que dans sa tête, son pragmatisme légendaire est en train d’évaluer le jeu, d’élaborer une stratégie…

Et lorsqu’il capte la présence de Jérém parfaitement placé sur la ligne de touche, lorsque leurs regards se connectent… tout se passe comme une évidence… le beau pompier balance le ballon vers son pote, juste avant de se faire plaquer brutalement au sol…

C’est un jeu en meute dans laquelle chacun a son rôle précis… d’une part, Thibault, jeune animal rusé, constamment prêt à réfléchir… de l’autre côté, Jérém, jeune fauve puissant, constamment à l’affut, prêt à bondir…

Jérém attrape le ballon fermement, il s’élance à toute allure vers le fond du terrain… la défense adverse se presse vers lui… les trois quarts centres toulousains approchent pour ralentir les columérins qui se pressent en masse sur le chemin de mon bobrun…

Peine perdue… avec le puissant regain d’énergie apporté par un espoir retrouvé après un profond abattement, mon Jérém court si vite que les mecs en rouge n’arrivent pas le rattraper… un seul joueur adverse arrive enfin à l’intercepter… le mec est balèze, carré comme un armoire à glace… il doit faire 30 kilos de plus que mon bobrun… pourtant, le corps musclé lancé comme une locomotive sur ses rails, le bobrun profite de son inertie pour faucher le gros joueur en rouge …

Le bogoss est presque arrivé à la ligne de but, lorsque le 11 rouge lui barre la route… confrontation rapprochée de bogosses… Jérém ne se laisse pas intimider, il dévie légèrement sa trajectoire, il arrive à éviter le bobrun adverse… et là, c’est le sprint final… Jérém avance droit vers son but, le ballon toujours collé contre son maillot, entre les pecs… il passe la ligne de but la tête bien haute, il prend le temps d’avancer jusqu’à réaliser un magnifique touché à terre au beau milieu des poteaux…

Les joueurs en vert et blanc viennent rapidement féliciter leur capitaine… et l’encourager pour la transformation à venir… transformation nécessaire… transformation dont la réussite ou l’échec fera la réussite ou l’échec de tout un match, de tout un tournoi…

Plus que 60 secondes pour botter… la tension est à son comble… le ballon posé au sol, mon bobrun recule de plusieurs mètres… il fixe alternativement le ballon et les poteaux… sa main ouverte glisse nerveusement de son menton à sa joue…

Ses mains se posent une fois de plus les mains sur les hanches, les épaules bien ouvertes, la tête haute, le regard concentré, fixe, puissant…

Il y a une telle tension, un mélange explosif de puissance, de détermination et d’élégance dans son attitude…

Je sens qu’il se prépare à y aller… je prie pour que ça réussisse… j’ai le cœur qui bat à dix mille à l’heure… j’ai presque envie de fermer les yeux… ou même de partir… j’en tremble…

Et là une main se pose sur la mienne.

« T’inquiète, il va le faire… ».

J’adore ma cousine.

Les jambes légèrement écartées, les muscles sous très haute tension… son corps est désormais orienté de façon que son épaule est dirigée vers le ballon… ballon qu’il fixe avec un regard en biais… le bogoss transpire, je le vois souffler un bon coup, comme pour tenter de chasser la tension qui secoue ses nerfs…

Je tente d’imaginer sa solitude à ce moment, son stress à l’idée de porter sur ses épaules le fin mot de ce match et de ce tournoi… tiens bon, mon Jérém…

Il pousse un nouveau souffle puissant, comme un petit taureau poussé dans ses derniers retranchements… il fronce les sourcils, il fixe le ballon d’un regard de tueur, … et lorsqu’il lève à nouveau les yeux vers les poteaux, c’est un regard composé d’un mélange d’inquiétude et de défi que j’arrive à voir…

On entend monter du public des encouragements nombreux : « Jérémie, vas y ! »… « Allez, Jérémie ! »…  « Jeje… tu peux le faire »… « Tu dois le faire… allez, Jérém ! »… « Tu es le meilleur »… « Vas-y, bogoss »…

Je cherche en vain la pouffe qui l’a traité de bogoss…

Mais le bogoss est tellement concentré qu’il n’entend rien de ce qui se passe autour de lui…

Les secondes s’égrènent comme au ralenti… tout l’effort d’une équipe pendant une longue saison tient à cet instant magique, magique comme le temps qui semble suspendu autour de ce putain de bogoss à qui incombe cette lourde responsabilité… et cette tension, cette force, cette énergie qui semble parcourir et se dégager de son corps tendu comme une corde de violon, donne à son charme une charge supplémentaire et insoutenable…

Je le vois pencher légèrement le dos, les mains posées sur les cuisses… il va y aller… mais j’ai l’impression qu’il y a un truc qui cloche… je crois qu’il est trop en biais par rapport à l’alignement ballon-poteaux…

Je m’inquiète, mais le bobrun doit savoir ce qu’il fait… un dernier regard au ballon… et à la dernière seconde, il fait deux pas sur le côté, changeant sa position par rapport à l’alignement avec les poteaux… il s’élance, enfin …

Lorsqu’il tape dedans, le ballon s’élevé très haut dans le ciel… j’arrête de respirer, mon cœur cesse de battre… j’ai l’impression que tout bruit a cessé dans un rayon de 10 km… que le temps s’est carrément arrête…

Lorsque le ballon redescend, il finit par fendre l’air pile entre les deux poteaux…

Nouveau score :

Toulouse 22 Colomiers 21

Le sifflement de l'arbitre, suivi par un grand bruit de liesse venant des spectateurs marque la fin de la rencontre.

Que ce soit coté supporters maison ou côté adversaires, on ovationne cette transformation spectaculaire qui force le respect et l’admiration…

Malgré sa blessure, l’ailier inscrit donc deux essais magnifiques et une transformation inespérée…

Mon Jérém… si on ne sait pas à quoi ça ressemble un mec de 19 ans, rayonnant, débordant de joie… il fallait le voir à cet instant… le voir lever les bras et le visage vers le ciel… heureux comme un gosse… tellement heureux d'avoir réussi... j’ai l’impression qu’il est ému au point qu’il se retient de justesse de pleurer…

Dès la fin du temps règlementaire sifflée, ses potes, avant d’être des coéquipiers, accourent pour le féliciter, le serrer dans les bras, lui montrer toute leur admiration, leur reconnaissance…

C’est vraiment un beau et touchant spectacle…

Thibault, l’initiateur de l’action qui a mené à la victoire, est félicité à son tour, entouré par l’affection et les effusions de ses coéquipiers…

Et c’est beau aussi de voir les joueurs en rouge venir à leur tour saluer les deux potes, leur serrer la main l’un après l’autre…

Mais la plus touchante des étreintes est bien évidemment celle entre Jérém et Thibault… étreinte aussi chaleureuse, enjouée, emportée dans un sens que dans l’autre… les deux potes savent plus que quiconque que, sans l’autre, cette victoire n’aurait pas été possible… l’étreinte est longue, puissante touchante… c’en est à un point émouvant que j’en ai presque les larmes aux yeux…

Lorsque les deux torses se séparent enfin, les mains de Jérém se portent de part et d’autre du visage de Thibault… je les vois rigoler nerveusement sous l’effet de l’émotion… leurs fronts sont si proches que j’ai presque l’impression qu’ils vont se rouler une pelle…

Thibault se penche sur l’oreille de mon bobrun… là encore, et plus que jamais, je donnerais une fortune, y compris toute ma collec de cd de Madonna présents et à venir, pour savoir quels mots il lui a chuchotés à l’oreille… certainement le genre de mots dont ce mec a le secret, des mots justes qui réchauffent l’esprit…

Des mots qui ont dû être touchants au point de toucher une sacrée corde sensible dans l’esprit de mon bobrun… Jérém est clairement submergé par un trop plein d’émotions… son visage change soudainement d’expression… je suis loin, mais je suis prêt à affirmer que des larmes commencent à couler sur son visage…

Je ne peux pas exprimer ce que ça me fait de voir ce petit mec en larmes… c’est mignon et touchant à en pleurer... un frisson se dégage dans mon ventre, se propage à mes poumons, jusqu’à déborder dans mes yeux... l'émotion sur le terrain est très forte... mais la voir prendre forme dans les larmes inattendues d'un petit con comme Jérém... c'est violent… j’en pleure à mon tour…

Cette image si inattendue, celle d’un p’tit mec a priori « solide » comme mon Jérém fondant en larmes, cette image porte en elle quelque chose de profondément bouleversant…

Comme une sorte de pass furtif et éphémère capable de me laisser approcher sa fragilité profonde, de laisser entrevoir son humanité sans aucun artifice, une humanité mise à nu sans préméditation, frappante de vérité…

La fragilité d’un p’tit mec bien dans ses baskets, mais dont la carapace de virilité tombe tout à coup, dévoilant ainsi un peu plus de l’authenticité de sa personnalité, sa part de tendresse, sa sensibilité à fleur de peau jusque-là toujours bridées, toujours reniées, bien que déjà elles pouvaient transparaitre dans quelques gestes, attitudes, regards…

Passé le premier instant de stupeur, je me sens immédiatement assailli par eu une furieuse envie de le rejoindre en courant, de le serrer très fort dans mes bras... rien de sexuel à cet instant, juste envie de le calmer...

Un mec aussi mignon ne devrait jamais être triste... mais quand il l’est, il grimpe encore d’un cran dans l’échelle des émotions qu’il suscite et qu’il inspire en moi… j’aimerais pouvoir tout faire pour être celui qui va lui redonner son sourire lumineux chargé de promesses de plaisirs….

Oui, j’en envie de courir à ses côtés… d’être là pour lui, de le laisser pleurer doucement en lui parlant… et lui disant ce qu’il vient de faire est juste magique, qu’il n’y a pas de raison de pleurer…

Pourtant, je sais bien que ces larmes ont besoin de sortir… ce sont des larmes à la fois de bonheur et de délivrance, traduisant sa joie immense, ainsi que le relâchement d’une très grande tension qui plombait son esprit depuis une longue et difficile semaine…

Je n’aurai ni le courage, ni l’occasion de l’approcher… une foule assez dense, et surtout la pudeur, nous séparent… alors, ce sont les bras puissants de Thibault qui se chargeront de tenter de te rassurer… ces bras que, j’en suis sûr, ont l’habitude de cela… ces bras qui, en cette période de complicité un peu mise à mal, ne demandent que ça…

Je vois alors Thibault serrer à nouveau son pote contre lui… je vois Jérém plonger le visage dans le creux de l’épaule du beau pompier… ça a toute l’air d’un geste pudique, touchant, un geste qui ressemble tellement à Thibault… une façon élégante d’épargner à l’égo de Jérém le malaise de montrer ses larmes en public… un pote, c’est ça…

Leur étreinte dure de longues secondes… d’autres joueurs viennent s’ajouter à l’étreinte, et bientôt c’est carrément une mêlée de câlins qui s’agglutine autour des deux champions…

Quelques secondes plus tard, le jeune ailier se retrouve projeté à presque deux mètres du sol, porté à bout de bras par se coéquipiers…

Lorsqu’enfin ses pieds touchent à nouveau le sol, c’est le public qui vient lui rendre hommage… et là, alors qu’une petite foule s’amasse autour de lui, je le vois accomplir un geste inconscient, à la fois sexy, ultra érotique et attendrissant… ses doigts attrapent le bas du maillot, le soulèvent, découvrant au passage ses abdos dessinés… vision de rêve, de rêve érotique… le cou se plie, le visage approche du coton… son front, ses joues ont besoin d’être essuyées de la transpiration ruisselante, certes… mais ses yeux, j’en suis désormais certain, ont eux aussi besoin d’être essuyés…

Il faudrait qu’on me dise comment on peut ne pas être dingues de ce mec…

Une fois l’émotion évacuée, c’est tellement beau de le voir avec la banane jusqu’aux oreilles, ne tenant plus en place, le voir sautiller avec ses potes… Jérém a l’air clairement et à juste titre fier de son exploit, mais il n’a pas l’attitude d’un mec qui se la pète… il est heureux d’avoir réussi, avec ses potes, pour ses potes…

On sent qu'il a vraiment tout donné et qu’il est fier comme un gosse, et qu’il a presque encore envie de pleurer... il est excité, galvanisé… un petit sourire ne quitte plus sur son visage, il est aux anges, j’ai m’impression que rien ne pourrait le rendre plus heureux… et lorsqu’il lève un nouvelle fois le visage vers le ciel en fermant les yeux, il est vraiment adorable…

C’est ce jour-là, en assistant à ce match de rugby, que j’ai senti pour la première fois la profonde et intense beauté dégagée par l’incroyable aventure humaine, bien avant que sportive, qu’est un sport d’équipe…

Et ça m’a pris aux tripes… et non seulement parce que je suis heureux que mon bobrun ait gagné… ce jour-là j’ai vraiment senti le frisson de la compétition, de la passion commune, de l’amitié qui prime sur les relations sportives… lorsque je vois ces gars s’enlacer sur le coup de la liesse, ce ne sont même plus des images érotiques qui se pressent dans ma tête… je suis juste envieux de la chaleur humaine, du témoignage d’amitié, du partage, des émotions qui réchauffent, que ces étreintes semblent véhiculer…

Les joueurs en blanc et vert prennent la pose devant les poteaux. Un journaliste de la Dépêche du Midi souhaite les prendre en photo… Lorsque les rangs se rompent, le journaliste s’approche de mon beau brun, le prend en photo tout seul et lui tend ce qui ressemble à un dictaphone.

Mon Jérém n’a pas du tout l’air à l’aise avec ce style d’exercice… l’interview ne dure pas longtemps… une minute plus tard je le vois traverser le terrain, enlever son maillot d’un geste rapide… le torse brillant de transpiration, le maillot coincé vite fait dans son short, pendouillant le long sa jambe, le bogoss se dirige vers la buvette où les joueurs des deux équipes partagent une bière bien fraiche avec les supporters les plus fervents…

L’heure est au débriefing… je m’attarde à regarder Jérém en train d’avaler sa bière par grandes gorgées tout en mimant des bras telle ou telle action du match…

Aurélie est en train de mener avec ma cousine un autre type de débriefing, portant sur ses exploits de drague pendant le match… leur proximité me donne une petite légitimation pour trainer aux abords du terrain, alors que le site commence à se vider petit à petit…

Je ne peux pas quitter mon bobrun des yeux… et à un moment, fatalement, nos regards se croisent… et là, je le vois me balancer un petit sourire magnifique et un regard des plus charmeurs…

Petit con, va… mais petit con avec un sourire joyeux à le bouffer tout cru… un sourire si beau, comme un ciel bleu dégagé de tout nuage, un sourire que je voudrais voir tous les jours sur son visage…

C’est comme si toutes ses tensions s’étaient dissipées, comme si ses démons avaient été éloignés, grâce à l’effet galvanisant de la victoire, victoire capable de dégager des endorphines, régulateurs d’humeur naturels, comme après un orgasme...

« Hey, cousin… t’as vu comme il t’a regardé, le bobrun ? T’as vu ce regard de fauve fier et touchant, content que tu sois là, content que tu aies assisté à sa victoire ? ».

« Tu crois ? » je m’étonne.

« Mais ça crève les yeux !!! ».

« Ah, bon… ».

« Il ne te reste qu’une chose à faire… » fait-elle.

« Aller le féliciter ? » je demande, face à l’évidence.

« Ah, enfin, ça commence à rentrer… merci la cousine… » se moque-t-elle « il est de bon poil, il a la banane jusqu’aux oreilles, et il t’a souri… alors, attaque ! Moi je vais y aller… tu sais ce qu’il te reste à faire… j’attends de tes nouvelles, mon cousin ! ». 

Elodie s’éloigne avec un grand sourire et en tirant la langue… je me force à me lancer de suite dans mon propos d’aller à la rencontre du bobrun, avant que l’énergie positive insufflée par ma cousine ne me quitte, sans vraiment savoir comment je vais pouvoir l’approcher, accaparé comme il l’est par ses potes…

Je m’avance sur le terrain, direction la buvette, bien décidé à ne pas me laisser freiner dans mon élan, ni par mes réticences, ni par mes craintes, ni par aucune autre raison…

Hélas, une résolution, si forte soit-elle, ne fait pas toujours le poids face aux aléas…

Et c’est bien un aléa qui me fera interrompre ma trajectoire… un aléa tout en muscles, sortant tout droit des vestiaires, tout beau, tout propre… et tout seul… un aléa dont le regard croisera le mien, dont le sourire chauffera mon cœur, rendant inévitable l’abandon de ma résolution…

« Salut… » je lui lance timidement.

« Hey… toi… salut ! » je l’entends s’exclamer, avant de se lancer dans une bise aussi naturelle pour lui que difficile à assumer pour moi, vu la dispute de la veille avec le bobrun, et sa sommation de ne plus « faire chier Thibault avec mes conneries »…

Avec la chance que j’ai, mon bobrun doit me regarder faire depuis la buvette… pourtant, je n’ai pas le choix… je ne peux pas repousser son geste amical… ce gars est vraiment adorable… alors, lorsqu’il s’avance vers moi pour me faire la bise, je me laisse faire et je seconde son geste… opération délicate, vu que le beau pompier sort tout juste de la douche et que son corps musclé est moulé dans un short beige et un marcel noir, un marcel d’où ses épaules nues dégagent une sensualité torride… opération risquée, vu que de sa peau, encore bien chaude sous l’effet de l’effort et de l’eau chaude, émane une fraiche odeur de bon, de propre, de doux, de simplement masculin… opération extrême, vu que le bomec tient à la main un sac de sport qui doit enfermer des trésors de tissus imprégnés d’odeurs masculines de valeur inestimable…

« Ca va Nico ? ».

« Très bien, très bien… je suis super content pour cette victoire… vous avez super bien joué ! ».

Thibault sourit, un sourire lumineux et sympathique qui mettrait n’importe qui à l’aise.

Merci Thibault… pas facile de féliciter quelqu’un d’un exploit dont on ne connaît pas les tenants et les aboutissants… le vocabulaire du rugby est pour moi aussi étranger que le chinois ancien…

J’essaie d’enchainer, si bien que mal…

« Vous avez très bien joué, le public était survolté… félicitations pour cette passe décisive… ».

« Je n’ai rien fait… Jéjé était au bon endroit, au bon moment… il a défoncé la défense de l’autre équipe… il a tout tout tout donné… malgré son coup à l’épaule qui le fait encore souffrir… c’est lui qu’il faut féliciter… ».

« Je n’y connais rien en rugby… mais je pense que sans ta passe au bon moment, Jérém n’aurait pas pu aller au but… ».

Thibault sourit.

« Le rugby c’est un taf d’équipe… on ne peut pas la jouer solo… soit on gagne ensemble… soit on ne gagne pas… le rugby c’est un taf entre potes… ».

J’ai envie de le serrer contre moi et de l’embrasser tant ses mots sont chargés de douceur et de bienveillance.

« Viens, je t’offre une bière… » il me lance.

Je tourne légèrement le regard vers la buvette et je me rends compte que le bobrun regarde effectivement dans notre direction. La proposition de Thibault me tente bien, mais je sens qu’il va y avoir malaise avec Jérém… je me dégonfle…

« Je te remercie, mais il faut que j’y aille ».

« Allez, t’as bien dix minutes pour une bière et pour toucher deux mots à Jéjé sur ses exploits… je suis sûr que ça va lui faire plaisir… ».

Devant autant de gentillesse, de générosité et de grandeur d’esprit, ce serait délictuel de refuser.

C’est ainsi que Thibault m’entraine vers la buvette ; il lâche son sac de sport dans un coin… à l’aise… j’ai envie de lui demander s’il n’a pas peur de te faire piquer ce trésor inestimable ?

Déjà que moi, je suis à deux doigts de commettre un hold-up et me barrer avec…

Le beau pompier commande deux bières, il m’en tend une… il tape sa bouteille contre la mienne pour trinquer… il me regarde droit dans les yeux, il me balance un clin d’œil qui ferait fondre le Pic du Midi en plein mois de janvier… et un instant plus tard, je le vois se mêler aux supporters et aux joueurs…

Bah, c’est sympa mon Thibault de me laisser seul comme un con au milieu de mecs hétéro au demeurant plutôt charmants, mais que je ne connais pas du tout et avec lesquels je n’ai rien de chez rien en commun… des mecs qui ne vont pas venir me parler et à qui je ne vais pas oser parler… bien sûr, l’ambiance à la fête pourrait faciliter le contact… mais ma timidité maladive scelle mon isolement…

La seule chose à faire, est de mater Jérém… beau comme un dieu, toujours torse nu et une bière à la main, en train de rigoler avec ses potes… entouré comme il l’est, comme une petite star, je ne vais jamais oser l’approcher…

L’approcher pour quoi, à la fin… pour me faire regarder de travers parce qu’il m’a vu parler avec Thibault ? Parce que je suis là et que ma présence pourrait le mettre mal à l’aise par rapport à ses potes ?

Non, je ne vais pas l’approcher… alors, il ne me reste qu’à le mater, à m’abreuver de sa beauté et de sa jeunesse… le bogoss est posté à l’opposé de la buvette, en train de déconner, entouré d’un petit groupe de mecs… je le regarde faire pendant un petit moment, tout heureux et souriant… je voudrais vraiment que ce sourire ne le quitte jamais…

Il est tellement pris dans la conversation qu’il ne doit même pas se rendre compte que l’heure avance… et alors que ses coéquipiers sortent déjà douchés et changés et prêts à partir, Jérém est encore en tenue de match…

Faut-il encore que je détaille l’effet qui peut avoir sur moi le fait de croiser, de près ou de loin, des jeunes sportifs tout juste sortis du vestiaire, trainant autour d’eux une odeur de gel douche et de shampoing, les coupes de cheveux encore humides et approximatives, sentant le gel et la fraicheur… tout comme les habits propres, sortis de lessive, jeans chemise pour les uns, shorts marcels pour d’autres… tous tenant à la main ces sacs de sport, véritables objets de fantasme et de désir…

Et lorsque je regarde côte à côte ces joueurs fraichement douchées et mon bobrun encore en sueur et en maillot, je trouve le contraste détonnant… le mélange de deux façons opposées, bien qu’aussi puissante l’une que l’autre, de transpirer la testostérone…

Habillé de son marcel noir affolant, donnant toute liberté à la rondeur de ses biceps, ne laissant rien à deviner sur la puissance de son torse, Thibault se rapproche de Jérém… et moi je ne peux m’empêcher d’exclamer en mon for intérieur :

Putain, quel tableau !

L’un classe, tout propre, sentant bon un deo de mec… et l’autre, toujours sapé en sportif, sentant tout aussi bon, mais dans une gamme olfactive bien différente… celle des odeurs d’homme après un gros effort… le mélange des deux images me fait croire dans un rêve…

L’heure tourne et les derniers supporters commencent à partir. Le vent s’est remis à souffler et à un moment je vois Jérém remettre son maillot…

La foule se disperse, le petit groupe autour de Jérém se fait de moins en moins nombreux… il ne reste désormais que deux potes en train de terminer leurs bières avec le capitaine de l’équipe…

Autour de la buvette, ça s’éclaircit aussi… soudainement je me sens à découvert, presque à nu… le bruit des conversations est réduit d’autant, chose qui me permet d’entendre Thibault s’adresser à son Jéjé, tout en lui mettant une petite tape dans le dos :

« T’es encore en train de tchatcher ? On est tous prêts… grouilles toi d’aller te changer qu’on file au barbec’ chez le coach… ».

« Partez devant, je vous rejoins après, de toute façon le coach m’a laissé la clé des vestiaires… » j’entends Jérém lui répondre.

« Ok, mais grouille ! » prend congé le beau mécano en se dirigeant avec d’autres coéquipiers vers le parking. Beau mécano qui n’oublie pas de me lancer un charmant sourire en guise d’au revoir.

Jérém discute toujours avec les deux mecs qui ne semblent pas pressés de quitter les lieux… moi en revanche, bientôt seul pilier de cette buvette presque complétement désertée, je suis de plus en plus tenté de me tirer…

Jérém ne m’a pas glissé un seul regard depuis que je suis là, seul comme un con avec ma bière, et je sens que je ne vais pas oser l’approcher…

Bien sûr… je me dis que tous ses coéquipiers et ses adversaires ont quitté les lieux… ce qui pourrait ouvrir la possibilité à un après match de dingue dans les vestiaires… mais je sais aussi qu’il est attendu… et que l’appel d’une soirée entre potes après une victoire de finale risque fort de l’emporter sur l’appel de la queue… je doute fort que dans l’état d’euphorie dans lequel il est à ce moment-là, il ait la tête à ça…

La dernière gorgée de ma bière avalée, je pose mon verre sur le rebord et je fais demi-tour, la sensation que mon après-midi se termine un peu en cacahuète…

Inutile d’attendre plus longent… je n’aurai pas l’occasion de le féliciter pour son exploit… de lui dire à quel point je l’ai trouvé touchant dans le jeu… à quel point ses larmes m’ont touché… je sens la tristesse et la frustration s’emparer de mon cœur…

Je suis venu au stade pour lui montrer que je m’intéresse à ce qu’il fait et parce que je sais, car il me l’a dit, à quel point ce sport compte pour lui… je suis venu pour m’assurer que tout se passe bien, que son équipe gagne… j’aurais été trop inquiet à attendre chez moi de savoir comment ce match s’était passé… non, à la base je ne suis pas venu pour un gros câlin dans les vestiaires…

Pourtant… il faut bien admettre que l’ambiance chargée de testostérone du match et de l’après match, avec ce défilé de bogoss en t-shirt moulant et deo aux senteurs les unes plus fraiches que les autres, la vue de mon bobrun torse nu et tout sourire… m’a donné des envies…

Je crève d’envie de mélanger mon corps au sien et de lui offrir un plaisir géant… de l’offrir à mon Jérém, mon Jérém à moi, le mec le plus sexy de la planète… de l’offrir au mec que j’ai vu pour la première fois ému aux larmes… au mec héro de ce match si important… car un mec comme ça… il mérite bien de le faire jouir comme un dingue, non ?

Mais, à l’évidence, ce ne sera pas pour aujourd’hui… je m’achemine vers la sortie du stade, déçu de n’avoir pu échanger ne serait-ce qu’un regard avec mon bobrun depuis mon arrivée à la buvette…

Une fois dans la rue, je me sens un peu mieux… toujours déçu, mais la distance croissante fait que ma frustration se dissipe, pas après pas…

Et puis, en traversant un boulevard, mon portable émet un petit son aigu… un message... le genre de message qui contient à mes yeux plus de poésie que l’intégrale de Baudelaire :

« vestiaire mtn».

 

Un peu plus tard, ce jour là…

 

Descendre encore un peu plus… passer ses bourses sans être hypnotisée par leur chaleur, leur douceur odorante… descendre un peu plus encore, et terminer son voyage un peu plus loin dans l’entrejambe…

Ma main continue de le branler tout doucement, mon pouce lubrifié par sa mouille tentant de remplacer le pouvoir magique de ma langue au creux de son gland…

Et lorsque ma langue se faufile jusqu’à son ti trou et qu’elle essaie aussitôt d’en forcer l’entrée, le bogoss tressaillit…

« Putain… » je l’entends chuchoter « ça c’est bon… vas-y… vas-y comme ça, mec… »

Puis il se tait… j’écoute sa respiration, qui est comme suspendue… les mouvements de son diaphragme se font de plus lentes, plus amples… j’ai l’impression que tout son corps est agité par un petit frissonnement involontaire… on dirait… oui… on dirait qu’il ronronne…

Le bogoss est actif à 200%... mais qu’est-ce qu’il aime se faire tapoter l’entrée des artistes…

 

Ceci est une version raccourcie de l’épisode complet disponible sur jerem-nico.com

La suite, semaine prochaine…

 

Merci FanB, gripsou, Bab, Olivier, Pascal, many_nation, yann, cyril, Rodrigue (à qui je dois l’idée ce cet épisode autour de la finale) pour leur participation, de par leurs commentaires et leurs suggestions, à la trame et au développement de cet épisode.

Merci à tous ceux qui ont participé à la soirée chat du 6 décembre dernier, ils s’y reconnaitront.

Merci à tous les bogoss croisés un jour, dont le sourire, les larmes, la simple existence, m’ont inspiré pour donner du réalisme à mes personnages et à mes situations.

Cet épisode est vraiment un beau travail d’équipe.

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