17 Décembre 2016
Je ferme les yeux pour mieux apprécier la caresse de cette langue, me demandant jusqu’où elle va aller… je sens le passage lent et humide arriver entre mes omoplates… mes sensations en sont alors démultipliées… je perds le contrôle… je savoure ce moment de lévitation de mon esprit, tout en profitant également de la chaleur de ses mains qui prennent appui et se déplacent sur mon dos, sur mes flancs, sur mes épaules pour supporter la logistique du merveilleux voyage de sa langue le long de ma colonne…
Et lorsque sa langue commence à remonter mon cou jusqu’à effleurer la région sacrée de la base de ma nuque… là j’ai l’impression que toute ma peau est en train de s’embraser…
C’est à ce moment-là qu’une nouvelle puissante sensation vient à moi… alors que mon corps est tout concentré sur le plaisir sensuel de ce contact à la base de ma nuque, mon bobrun vient en moi… son gland s’insinue lentement, il glisse tout doucement, jusqu’à ce que ses couilles se posent contre mes fesses…
24 heures plus tôt…
Après cette bonne baise avec mon bobrun retrouvé après mon séjour londonien, j’aurais pu être le garçon le plus heureux de cette planète.
Hélas, il avait fallu que je la ramène et que je lui balance que j’allais être autour de la pelouse lors du match de finale du lendemain.
« Je viendrais vous voir » j’avais lâché, alors qu’il me précédait en descendant les escaliers de l’immeuble rue de la Colombette, pressé de retourner à son taf, à la terrasse de la rue de Metz.
C’est le « vous » qui avait dû le piquer dans le vif… ce vous que j’avais lâché sans arrière-pensée mais qui à ses oreilles devait sonner « toi et Thibault »…
Car ça avait bien été Thibault le sujet de notre dispute, juste avant que l’attraction de nos corps ait provisoirement mais irrésistiblement raison de nos différends…
Thibault qui, au dire de Jérém, lui avait fait des réflexions sur ce qui se passait entre nous…
Celle-là, vraiment je ne l’avais pas vu venir… j’imagine mal Thibault, cet adorable garçon, aller voir son pote pour cafter sur des trucs que j’aurais pu lui dire…
Mais qu’est-ce qu’il avait bien pu lui dire ? Pas moyen d’en savoir plus de la bouche de Jérém…
Et pourquoi donc il aurait fait ça ? Dans quel contexte, sous quelle forme ? Est-ce que Thibault s’était trahi par mégarde ? A cause d’une bière de trop ? Ou bien à cause d’une tentative maladroite de retrouver une complicité avec son pote ?
Par ailleurs, il se pourrait aussi tout simplement que mon Jérém ait tellement la trouille que son pote soit au courant, qu’il finit par devenir parano… au point de me pourrir juste parce que j’ai eu l’audace d’utiliser un « vous » qui pourrait lui sembler suspect…
Bref, il avait fallu que je balance un « vous » de trop, pour que Jérém me mette plus bas que terre, en me balançant méchamment que je n’étais pour lui qu’une somme de trous pour faire jouir sa queue… rien de plus…
Après cet affrontement avec mon bobrun, j’aurais pu passer le samedi soir et le dimanche à pleurer dans ma chambre… et devenir soudainement le garçon le plus malheureux de la ville rose…
Heureusement, faute d’avoir de bons amis, j’ai une bonne cousine.
Et ce soir-là, cette cousine m’a proposé d’aller se faire une séance au Gaumont Wilson.
Tant d’années plus tard, je ne me souviens pas de grand-chose du film qu’on a vu ce soir-là… un film de guerre comme tant d’autres… l’habituelle mise en scène à grand spectacle de la puissance militaire et du patriotisme américains, le couplet à succès « les US sauvent le monde, qui viennent mettre de l’ordre », sans jamais faire allusion au fait qu’avant d’avoir envie de faire du rangement, ils ont bien contribué à foutre le bazar… bref… rien que du grand classique…
La seule scène de ce film dont je me souviens très bien et dont je me souviendrais à tout jamais, sans par ailleurs avoir revu le fils depuis, c’est la scène du dispensaire… ce lieu où une foule de jeunes garçons en slip ou caleçon, en t-shirt ou débardeur, systématiquement blanc comme le veut la coutume militaire américaine, se pressent pour être examinés en vue d’obtenir le certificat médical d’aptitude pour partir à la guerre en Europe…
Et, au milieu de cette ambiance chargée de testostérone se dégageant d’une foule de jeunes mecs fougueux, voilà Ben Affleck et Josh Harnett… voilà deux grands potes, impatients eux aussi de s’engager pour montrer leur valeur de soldats, pour servir la patrie, pour faire plaisir à l’oncle Sam…
Bon… déjà… Ben et Josh à l’affiche… j’ai passé toute la durée du film à me demander lequel des deux je trouve le plus bandant, sans franchement à arriver à me décider… ensuite… Ben et Josh… meilleurs potes… hummm... est-ce que c'est normal d'avoir autant d'images torrides, lubriques, insoutenables rien qu'en imaginant ces deux mecs ensemble ? Est-ce que c’est normal de me dire que plutôt que de partir faire la guerre, ils seraient tellement mieux dans un pieu en train de faire l’amour ? Est-ce que c’est normal d’avoir tant fantasmé et m’être laissé inspirer tant de branlettes par le t-shirt blanc de Ben et le débardeur tout aussi immaculé de Josh, ainsi que par son délicieux et sexy grain de beauté dans le cou qui me rappelle tant celui de mon bobrun ?
« Moi je te dis que la plus heureuse de tous, c’est la nana… » fait Elodie en lâchant la paille du mojito qui vient de lui être servi en terrasse aux Carmes « évidemment, elle s’est tapé les deux potes… et elle n’a pas vraiment choisi les deux bruns les plus moches… veinarde, va… ».
« Moi aussi je suis jaloux » je lui réponds, rêveur.
« Toi, tu ne la ramènes pas, cousin… coté bobrun, t’es largement servi… ».
« Ouais, tu parles… je lui sers juste à se soulager… » je proteste.
« En attendant, c’est toi qui te le tape ! » s’exclame-t-elle si fort que les deux filles de la table d’à côté se retournent.
Elle va me faire taper la honte. Mais j’adore le pragmatisme de ma cousine.
« C’est pas faux… parfois je n’arrive même pas à le croire moi-même… avec ce mec, côté sexe… c’est géant… mais je te jure, sentimentalement, c’est dur à vivre… »
« Tu dois juste lui faire comprendre qu'il ne peut pas jouer avec toi éternellement… qu’il ne peut pas te traiter comme un plan cul et te demander de passer la nuit avec toi parce qu’il n’a pas envie de rester seul… et te traiter à nouveau comme un plan cul le lendemain… ».
« Le fait est que j’adore me sentir à sa disposition… j’adore le sexe « façon animale » avec lui… et j’adore lui montrer que je kiffe grave ce qu’il me fait… ce qui me manque, c’est juste un petit câlin après… ou même un mot, ou un simple sourire… qu’il me montre qu’il a aimé coucher avec moi, que je lui fais du bien, et qu’il a envie de recommencer… ».
« Je comprends très bien, mon cousin… » fait Elodie « le fait est que tu l’as habitué à accepter qu’il te parle et qu’il te traite sans respect, même en dehors du pieu… tu l’as habitué à te ramener au moindre claquement de doigts… sans conditions… ce faisant, tu cautionnes son comportement… il faudrait que tu te rendes moins accessible et que tu arrives à le remettre un peu à sa place… ».
« Le remettre à sa place… je ne sais pas vraiment comment m’y prendre… et je ne suis même pas sûr d’en avoir vraiment envie… ».
« Une relation ne peut pas se limiter à une histoire de dominant et de dominé… une relation, c’est une affaire d’équilibre… or… ta relation avec le bobrun est trop déséquilibrée… si tu veux la faire durer et t’épanouir un tant soit peu, il faut que tu reprennes un minimum le contrôle de cette histoire… et da ta vie… ».
« L’animal Jérém est d’une espèce tellement imprévisible… on ne peut pas savoir si ce genre de stratégie ne pourrait pas avoir un effet totalement inverse… » je considère.
« Même si tu ne peux pas attendre de lui des déclarations enflammées, il faut au moins qu’il te traite avec du respect et qu’il ne s’amuse pas à jouer avec tes nerfs… il faut qu’il comprenne qu’il n’y a pas que pour lui que cette relation est compliquée, et que tu souffres du fait de ne jamais savoir comment tu vas être reçu, comment tu vas être traité… le chaud et le froid, ça use à la longue… ».
« A qui le dis-tu… » je lâche, comme un cri libératoire
« Evidemment, tant que ses barrières mentales seront en place, tant qu’il n’assumera pas ses envies, tu n’auras aucun pouvoir de changer quoi que ce soit dans cette relation… mais il faut bien commencer quelque part pour faire bouger les lignes… il faut frapper fort pour le secouer… et il faut frapper là où il est sensible… dans son ego de mâle… dans son plaisir de mec… je sais que tu kiffes grave son côté macho-domi, mais il te faut aussi trouver la force de lui montrer que tu peux prendre les choses en main, qu’il n’est pas forcément le seul et unique maitre de la situation… ».
« J'ai déjà essayé… je me suis laissé draguer par le moniteur d'autoécole… je lui ai tenu tête au retour de boite… je sens bien que quelque chose commence à se fendiller par ici ou par là… je sens que j’arrive à le rendre jaloux… ».
« C’est clair qu'il est jaloux mais il ne va jusqu'au bout de ce qu’il ressent… avec lui c’est un pas en avant et trois en arrière… ceci dit… je pense que son coté insondable fait bien partie de son charme… s’il se mettait à nu devant toi… ».
Et là elle s’arrête, me regarde, me voit essayer de retenir un fou rire, tente de maitriser son propre fou rire et elle continue :
« Sans jeu de mots Nico, arrête de rigoler sous la moustache, andouille de cousin… » lâche-t-elle avant de rigoler un bon coup avec moi.
Elle revient un instant à son mojito, avant de continuer :
« Le fait qu’il te résiste, ça te pousse à aller toujours plus loin, à devenir fort, à t’affirmer… le côté ténébreux, le « côté mystère », ça fait beaucoup au charme… c’est important de garder un jardin secret… ».
« C’est vrai que le côté mystérieux fait partie du charme radioactif du bobrun, mais l’idée de découvrir ce qui se cache sous l’armure, le défi que ça représente, en fait partie aussi… découvrir les fêlures du bogoss ne fait qu’augmenter mon attachement… » j’arrive à placer.
« Oui, mais pour l’instant tu n’as pas accès à tout ça… alors, à toi de lui trouver le moyen pour le pousser à quitter sa zone de confort et aller vers toi… au fait… tu lui as donné le maillot que t’as acheté à Londres ? ».
« Non, toujours pas, toujours pas trouvé la bonne occasion… ».
« Sois patient, mon cousin, tu vas la trouver la bonne occasion… ».
« Parfois j’ai envie d’arrêter d’être patient… d’être trop gentil et trop con… ».
« J’ai quand même l’impression que tu y vas de plus en plus cash avec ton bobrun… et que lui il réagit de plus en plus à tes provocs… » fait Elodie.
« J’aime bien l’énerver… c’est le seul moyen pour le faire réagir… » je confirme.
« J’ai l’impression de regarder une série à la télé… c’est un peu Sex in the city… sauf que le sexe est entre mecs et la city, c’est Toulouse… ».
Je rigole. Et elle continue :
« C'est tellement touchant de te voir essayer de conquérir ce mec chaque jour sans rien d'acquis pour le lendemain… tu peux pas savoir, mon cousin, à quel point tu es mignon… ».
« Ouaiss… c'est touchant peut-être, mais épuisant, d’être à sa botte... ».
« Tu n’es pas à sa botte… ».
« Si ».
« Bien sûr, il a un pouvoir immense sur toi… il sait que tu ne sais pas lui résister… mais à côté de ça, tu as le pouvoir de lui offrir un plaisir complètement fou… son esprit peut tenter d’ignorer ses sentiments… mais son corps ne peut pas ignorer ses envies… dans les faits, c’est toi qui as un pouvoir immense sur lui… et si un jour tu arrives vraiment à lui dire merde, tu vas voir… imagine que la prochaine fois tu pars vraiment sous ses yeux avec un mec qui t’a dragué… tu vas voir comment le petit taureau va souffler par les naseaux… »
« Je n’aurais pas le cran de le faire… t’as bien vu… je me suis laissé draguer l’autre soir… mais dès qu’il s’est pointé… je l’ai suivi comme son toutou… ».
« Pour rééquilibrer votre relation, tu devrais déjà essayer d’intervertir les rôles… une fois, pour voir… ».
« Jérém n’acceptera jamais de devenir passif… ».
« Mais qui te parle de le rendre passif… Jérémie est un parfait étalon, et il faut le laisser actif, du moins jusqu’au jour où il aura éventuellement envie d’essayer d’autres plaisirs… il ne faut surtout rien toucher à sa fierté de mâle, à sa virilité de petit macho… car c’est en étant bien actif qu’il te rend dingue, n’est-ce pas mon cousin ? ».
« Oui, c’est clair…».
« Alors, il faut juste lui montrer qu’il a autant besoin de toi pour prendre son pied que toi de lui pour prendre le tien… ».
« C’est vrai que parfois j’ai l’impression de le tenir en mon pouvoir en lui offrant un max de plaisir… » j’admets.
« Un mec se gouverne mieux par la queue que par les lois… ».
« Elle vient d’où celle-là ? » je demande, tout en m’esclaffant de rire.
« Elle vient de moi… je viens d’y songer à l’instant… ».
« Mais tu as raison, ma cousine… ».
« A mon sens, il faut juste que tu pousses encore le bouchon un petit peu plus loin… il faut le surprendre, mais par petites touches… ».
« Ouaissss… mais… de quelle façon… concrètement ? »..
« C'est toi qui décide les règles… sois créatif, lâche ta fantaisie… sois débridé… tu l'excites à fond, tu l’amène au bord de la jouissance, tu contrôles son plaisir… il va adorer et détester à la fois… surtout adorer, mais sans avoir le cran de l'avouer… de toute façon il se laissera faire, car il aura envie de voir où tu vas l’amener… dans les faits, il se soumettra à toi… contrôle son désir et soumets-le aux tiens… ».
« Je ne vois toujours pas trop comment… ».
« Tu verras sur le moment… ».
« Je ne sais même pas si je vais le revoir après la dispute d’hier… ».
« Si vous vous êtes disputés, c’est qu’il tient à toi… c’est con, mais c’est souvent la colère qui révèle l'importance qu'on porte au gens… ça va lui passer, car il tient à toi… ».
« Je voudrais en être si sûr… » je me lamente.
« Moi je te dis qu’il ne peut plus se passer de toi, il dit le contraire pour ne pas que tu en prennes conscience, justement… Nico… ouvre les yeux… tu as dans tes mains la clef de son plaisir… ».
« Il est quand même bien tordu ce mec… » je fais.
« Je pense que Jérém a du mal à réaliser qu'on puisse tenir à lui de cette façon, sans avoir d'arrière-pensées… » lance Elodie.
« Mais quelles arrière-pensées me prêterait-il donc ? ».
« Bah… profiter de lui comme certains, ou plutôt certaines, ont pu le faire par le passé. Jérém est un animal blessé au fond… ».
« Qu’il a peur de se sentir faible et vulnérable s'il se montrait des sentiments ? ».
« Certainement… ».
« Tu crois qu’il a peur que je le lâche si jamais il tombe la carapace ? ».
« Aussi… mais peu importe… Nico… chaque taureau à son torero… et son torero à lui, c’est toi, Nico… tu peux mater ce pti taureau… montre-lui que tu as les cartes en main… tu dois juste l’amadouer… ».
« J’aime bien discuter avec toi, Elodie… » je lâche en me berçant de sa rassurante tirade.
« Je sais, mais là la séance est terminée, je tombe de fatigue… » elle répond, du tac au tac…
« Moi aussi… depuis qu’on est revenus de Londres, je n’arrive pas à récupérer... ».
« On se voit demain au match ? » fait-elle.
« Ah… parce que tu vas y aller ? ».
« Oui, pour t’accompagner… je veux m’assurer personnellement que tu y ailles… il faut absolument que tu sois là pour célébrer ton homme pour sa victoire… ».
« Si victoire il y aura à célébrer… » je tempère.
« Si, j’en suis sure, et avec un bon score qui plus est… ».
« Je voudrais en être si sûr… » je me répète.
« Et si jamais après le match il veut de toi, tu laisses ton corps parler à son corps et lui raconter l’histoire d’un plaisir partagé… et n’oublies pas que s’il baise avec depuis des mois, c’est que ça lui plait… et autant de bonheur sensuel, ça crée forcement une intimité, des sentiments… qu’il le veuille ou pas…
Nico, tu es quelqu’un de profondément touchant… il ne peut pas être insensible à ton amour… ça ferait de lui un monstre… et je me refuse d’imaginer qu’un mec aussi canon puisse être un monstre… ».
« Tu es géniale, ma cousine… ».
J’adore ma cousine, elle me rassure. La perspective d’aller au match en sa compagnie me donne chaud au cœur.
Ce soir-là, j’aurais pu tarder à trouver le sommeil ou même sangloter sur mon oreiller… grâce à elle, je m’endors confiant et apaisé.
Dernier match de la saison de rugby, à cette occasion une foule impressionnante s’est amassée derrière la rambarde faisant le tour du terrain.
Elodie se pointe affublée de ses grosses lunettes de soleil et accompagnée d’une copine inconnue et qui n’était pas prévue au tableau.
« C’est au cas que tu me fasses faux bon… si jamais après le match tu croises un bobrun… » elle me chuchote à l’oreille en me claquant la bise.
Aurèlie, la copine d’Elodie est du genre bavard. Plus encore qu’Elodie. Ça donne une idée du cas…
Les équipes rentrent sur le terrain… le voilà mon bobrun dans son maillot vert et blanc, ailier, numéro 11… son pote Thibault, demi de mêlée, numéro 9… Julien, petit format brun très bien proportionné, demi d’ouverture, numéro 10…
Ce sont les trois bogoss de l’équipe de Toulouse… il y en a d’autres aussi qui sont pas mal… mais ces trois-là… putain… cette brochette de beaux mâles dans toute leur puissance… un podium… mon Jérém sur la plus haute marche… Thibault et Julien exæquo sur une marche tout juste en dessous…
Car, à bien regarder, Thibault et Julien ne sont pas moins bogosses que Jérém… le fait est que Jérém… c’est MON Jérém… le gars avec qui je couche et avec qui je prends un pied de fou… et ça, ça vaut bien une demi marche de plus sur mon podium personnel…
Dans l’équipe de Colomiers, toute de rouge vêtue, il y a également de beaux spécimens… ça doit être le numéro qui fait ça… le numéro 11 chez eux, est aussi un brun bien foutu et grave sexy… je détaille les autres joueurs… franchement… il y a de quoi faire… quel sport béni ce rugby… capable de générer des bogoss en veut-tu en voilà… de les réunir sur un terrain de sport et dans un vestiaire… et d’attirer autour d’eux, aux abords du terrain, d’autres bogoss venus avec ou sans copine, mais le plus souvent entre potes, pour vibrer avec eux dans la compétition…
Voilà à mon sens le véritable et plus profond sens du rugby et du sport plus en général… non pas la célébration d’exploits… mais la sublimation de la jeunesse, de la puissance, de la beauté…
« Ce gars est vraiment canon… » fait Aurèlie en regardant les équipes rentrer sur le terrain « t’as vu ses muscles… ses épaules… ce cou… ce cul… ces mollets… tout respire la puissance chez ce type… t’imagine un peu ce que ça doit faire de se retrouver au lit avec mec pareil ? ».
« Oui oui… tu me diras de qui tu parles… car, perso, au moins la moitié des joueurs m’inspire ce genre de réflexions… sans compter une bonne dizaine de mecs autour du terrain… ».
« Mais le numéro 9 en vert et blanc… je ne sais pas comment il s’appelle… mais s’il venait à la maison… il serait dans mon lit avant qu’il ait eu le temps de m’annoncer son prénom… ».
AH… elle ne s’est pas trompée… le demi de mêlée de l’équipe de Jérém… le beau mécano… le charmant pompier… mon adorable Thibault…
« Je le kiffe à mort ! » elle s’exclame, visiblement émoustillée.
« Va savoir pourquoi… » je laisse échapper.
« Mais parce qu’il est canon… » elle se sent obligée de répondre, n’ayant pas capté le deuxième degré de mon commentaire.
« C’est étonnant que tu n’aies rien dit sur le numéro 11 de la même équipe… » je ne peux pas m’empêcher de lancer.
« Celui-là, je le connais… » fait-elle avec un sourire coquin.
« Tu le connais d’où ? » fait Elodie.
« Celui-là je l’ai pécho l’hiver dernier… un soir en boite… on a fini chez lui… il habite vers les allées Jean Jaurès »
« Salope ! » je suis tenté de balancer.
Réponse la plus appropriée, du moins de mon point de vue, mais au lieu de quoi :
« Rue de la Colombette ! » je laisse échapper.
« Tu le connais ? ».
T’avais qu’à te taire, Nico… tu viens de lui donner le bâton pour te battre.
« Oui, on baise ensemble comme des lapins depuis deux mois… ».
Réponse la plus appropriée, du moins de mon point de vue, mais au lieu de quoi :
« C’est mon camarade de classe… enfin, c’était… jusqu’au bac… ».
« En tout cas, je me suis bien amusée avec lui… vraiment un bon coup… » fait-elle, complètement décomplexée.
« Grosse salope ! ».
Réponse la plus appropriée, du moins de mon point de vue, mais au lieu de quoi, juste un silence indigné de ma part.
« Ok, Aurèlie, ce n’est pas le seul mec que tu t’es tapé l’hiver dernier… » tente de calmer le jeu Elodie, en me voyant chauffer dans mon coin.
« Non… mais t’imagine même pas ce qu’il m’a fait ce mec… » elle insiste, la garce.
« Et toi, tu lui as fait quoi ? est-ce que tu l’as bien fait jouir ? tu t’y es bien prise ? tu l’as sucé comme un si bogoss le mérite ? ».
Réponse la plus appropriée, mais au lieu de quoi, Nico en ébullition dans son coin.
« Malheureusement, il n’a jamais voulu remettre ça… et c’est pas faute de lui avoir proposé… » elle continue.
Salope, la salope… oh, la saloooooopeeeeeeee… mais bon, je suis rassuré qu’une petite justice existe…
« Eh, oui, ce genre de bombasse n’est jamais le mec d’une seule femme… » fait Elodie.
Ni d’une femme tout court ! je faillis laisser échapper
« Il a tellement le choix que lorsqu’il se fixera » continue la cousine « ce sera pour la bonne personne… un mec comme ça, ça se mérite… ».
Elodie me sourit. Merci Elodie.
Merci FanB, gripsou, Bab, Olivier, Pascal, many_nation, yann, cyril, Rodrigue (à qui je dois l’idée ce cet épisode autour de la finale) pour leur participation, de par leurs commentaires et leurs suggestions, à la trame et au développement de cet épisode.
Merci à tous ceux qui ont participé à la soirée chat du 6 décembre dernier, ils s’y reconnaitront.
Merci à tous les bogoss croisés un jour, dont le sourire, les larmes, la simple existence, m’ont inspiré pour donner du réalisme à mes personnages et à mes situations.
Cet épisode est vraiment un beau travail d’équipe.