12 Avril 2016
Suivre Jérém&Nico : Écrire à Fabien
Nico : Comment écris-tu, Fabien ? La fameuse page blanche est-elle remplie au fur et à mesure ?
Fabien : Non, pas du tout… mon processus d’écriture passe par plusieurs étapes… la première est l’inspiration… dans la vie de tous les jours je croise des mecs qui me plaisent et dont un simple regard, un mot, une attitude, un vêtement, un sourire, un geste, même inconscient mais qui me parle de sa masculinité, me font fantasmer et ouvrent le champ à plein de questionnements, tels que je les décris par exemple dans l’épisode 10 avec le jeune boulanger…
Quelle est sa vie ? Qui sont ses potes qui ont la chance de connaître plein de choses sur lui que je ne connaîtrai jamais, qui ont la chance de le côtoyer, de partager des moments et des choses avec lui, de le voir sourire, de l’entendre parler ? Qui a la chance de le voir poser son t-shirt, son boxer, de toucher son corps, de le voir jouir ? Qu’est ce qu’il aime au lit ? Comment jouit-il ? Est-ce qu’il a déjà essayé avec un mec ? A quoi ressemblerait le bonheur de lui faire découvrir plein de choses qu’il ne connaît peut être pas, de l’amener au bord de la jouissance, de l’en empêcher le plus longtemps possible, et de le faire jouir à la fin comme un malade…
Voilà la principale source d’inspiration… les mecs, les mecs, encore et toujours les mecs… après, je lis aussi des bouquins, des histoires, je vois des films qui me donnent parfois envie d’écrire une scène… j’échange parfois avec des lecteurs, je lis les commentaires des lecteurs… un en particulier qui est mon alter ego, mon jumeau intellectuel…
Nico : Tout ça, ça doit remuer dans ta tête…
Fabien : Les stimuli sont nombreux, les fantasmes légions… oui, tout cela remue sans cesse dans ma tête, comme dans la mélangeuse des numéros du loto… et à un moment, voilà… comme les numéros du loto, une image, une réplique, une attitude, une situation, une scène se présente à mon attention, demandant instamment d’être notée…
L’inspiration peut me cueillir n’importe où… et elle a une fâcheuse tendance à me saisir lorsque je ne suis pas en condition de prendre des notes… au volant, lors de réunions ennuyeuses, lorsqu’une partie de mon attention est libre de divaguer…
Et comme j’ai une mémoire assez légère, je m’empresse de noter… comme je peux, où je peux… sur n’importe quel papier, sur mon téléphone, sur mon ordi…
Nico : Et ces notes, tu les développes dans la foulée ?
Fabien : Parfois oui, parfois non… parfois je pense à des trucs pour un épisode en cours d’écriture, parfois je prends des notes pour des épisodes que je ne développerai que des mois plus tard…
Nico : Ca ne dois pas être facile de gérer tout ce matériel…
Fabien : Parfois j’en ai le tournis, surtout quand elles s’accumulent sans que j’aie le temps de les organiser…